Homélies du 26 06 2022

Où se porte notre regard ? Si je pose aujourd’hui cette question, c’est parce qu’elle est en filigrane de tous les textes que nous venons d’entendre aujourd’hui. Et la réponse que nous y apporterons, chacun de nous, sera déterminante.

Où se porte le regard du jeune Élisée, dans la première lecture ? Vers le prophète Élie, bien sûr, qui l’appelle à son service, mais celui-ci lui reproche de tarder à se mettre en route : « Va et retourne chez toi ! », lui-dit-il.

Où se porte le regard d’un homme que Jésus appelle à le suivre, dans l’Évangile ? Vers Jésus, bien sûr, mais il tarde lui aussi en prétextant de la mort de son père : « Laisse les morts enterrer leurs morts », lui répond sèchement le Christ.

Où se porte le regard d’un autre qui promet à Jésus de se mettre à sa suite ? Vers Jésus dont il veut être l’un des disciples, bien sûr, mais il reste encore partagé, il « regarde en arrière », lui reproche Jésus.

Quant aux apôtres, eux qui ont déjà tout quitté pour suivre le Maître, ils se scandalisent devant le refus des Samaritains de recevoir le Seigneur dans leur village. Jésus, là encore, se fâche et les éloigne.

Les textes d’aujourd’hui sont, comme bien souvent en vérité, assez déroutants. Nous sommes surpris par les exigences de Jésus qui nous semblent faire peu de cas de nos affections humaines…

Il me semble qu’il faut repartir du Christ lui-même pour comprendre. Le texte de l’Évangile commençait en effet par ces mots : « Comme s’accomplissait le temps où Jésus allait être enlevé au ciel… » Où se porte le regard de Jésus ? Son regard se porte vers le ciel, vers la Vie et la vie en grand ! Jésus est tout entier tendu (le texte dit qu’il est « déterminé ») vers son but qu’est la victoire de la Vie sur la mort. Et c’est cette tension que décrivent les textes de ce jour : nous sommes faits non pour la mort mais pour la vie ! Et si nous devons tracer notre sillon ici-bas, droit et profond, c’est en regardant vers le but que nous y parviendrons.

Qui d’entre nous n’a pas fait cette expérience de s’être senti plus fort pour traverser une difficulté quand soudain il a pu entrevoir une solution, une porte de sortie ? La vision de la lumière permet de traverser les ténèbres les plus épaisses. La perspective de la victoire possible redonne du courage au combattant. C’est ce que nous dit Jésus aujourd’hui. Si ton regard se porte vers l’avant, vers la destinée ultime de toute chose en Dieu, alors, tu pourras relativiser bien des tracas, bien des efforts, bien des contraintes quotidiennes.

La question reste donc bien celle-ci : où donc se porte ton regard ? Quel est le but que tu te donnes ? Pour le disciple du Christ, la résurrection est au bout !

Père Rémy CROCHU

HOMELIE-DU-26-06-2022-JMP

Père Jean Michel POUPARD

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