Homélie du 21 04 2024

Par cet évangile dit « du bon Pasteur », Jésus nous a offert l’un de ses noms — le Bon Pasteur — et l’une de ses plus belles images : celle du troupeau qu’il rassemble et conduit, et pour lequel il a « donné sa vie », par amour. C’est ce dont témoignera Pierre, après la résurrection : « Celui que vous avez crucifié est ressuscité et c’est lui qui œuvre en nous ». Nous l’entendions dans la première lecture. Jésus continue, à travers ses disciples, de « donner sa vie pour ses brebis ». En particulier, ses brebis malades ou blessées, « perdues » ou « égarées ». Les premiers chrétiens, par de nombreux miracles, témoigneront de l’action du Christ ressuscité dans leur vie ; et cela se perpétuera au cours des siècles. Jésus continue encore de se donner à travers ses disciples. Je pense ici à cette femme d’une trentaine d’années, atteinte d’un cancer pour lequel on lui donne 2% de chances de s’en sortir, et qui puise dans sa foi chrétienne ce message pour ceux qui s’étonnent de son sourire : « Pourquoi attendre que la vie ne soit plus dure, pour décider d’être heureux. »

Les « bons pasteurs » que nous avons aujourd’hui sont, dans nos communautés, ceux et celles qui, par leur témoignage de foi, d’espérance et de charité, sont des guides pour la nôtre (notre foi). Les « bons pasteurs » que nous avons sont ceux qui ont résolument glissé leur pas dans les pas du Christ « Bon Pasteur » et qui ont compris qu’ils devaient eux aussi « donner leur vie pour leurs frères ». Ce sont des parents, des soignants, des éducateurs, des nouveaux convertis, des consacrés, de simples priants. Sans de tels témoins, nous serions une communauté à la dérive, un troupeau dispersé.

Nous n’avons pas oublié cette grâce qui nous a été accordée d’accueillir récemment sur notre paroisse un séminariste. Sa présence et son témoignage nous ont marqués et nous nous sommes réjouis de le voir ordonné prêtre, contredisant ainsi tous ceux qui voudraient nous faire croire que se donner comme prêtre serait pure folie. Je prie — et je vous invite à faire de même ! — pour que ce désir d’être prêtre germe au cœur des jeunes de nos paroisses, et je sais que cette question en habite quelques-uns.

Beaucoup parmi nous — et je m’en réjouis — donnent de leur temps et de leurs forces. Je fais cependant remarquer ceci : le Bon Berger, Jésus, n’a pas donné sa vie pour faire « des choses » ou servir « des causes » ; il l’a donnée pour « ses brebis ». Cette consécration est celle dont beaucoup vont témoigner à sa suite, au cours des siècles. À « des choses » ou à « des causes », on ne consacre que du temps mais pas sa vie entière. C’est à des personnes seulement qu’on se donne, jusqu’au péril de sa vie. Et toi ? Le Christ ne te demande pas à quoi tu te consacres aujourd’hui : il sait que, comme tout le monde, tu es très occupé ! Il te demande seulement à qui ? Quelles sont les brebis qui t’ont été confiées et pour lesquelles il te demande de donner ta vie ? « Moi, dit Jésus, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis ». Sans oublier ce que Jésus ajoute et qui devrait nous interroger parfois : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos. Celles-là aussi il faut que je les conduise ». Demandons au Seigneur de ne jamais oublier les brebis qui attendent à la porte de notre cœur, à la porte de nos églises, en quête d’un bon berger.

Père Rémy CROCHU

HOMELIE-DU-21-04-2024

Père Jean Michel POUPARD

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