Un nouveau Missel
Le nouveau Missel Romain arrive dans les paroisses au début de l’Avent. Nouveau ? Le Missel Romain est le livre de prière que l’Église du même nom utilise depuis des siècles pour la célébration de l’Eucharistie (le mot vient de « messe » qui désignait autrefois la seconde partie du rite). La dernière traduction en français, datant des années 60, celle-ci appelait des ajustements. Nous en avons eu un avant-goût quand a été modifiée la formule du Notre Père ou ajoutée la mention de Saint Joseph dans la prière eucharistique. Mais, cette fois, c’est l’ensemble du livre qui a subi une mise à jour. Il ne s’agit pas d’un caprice de spécialistes désœuvrés ! Cette nouvelle traduction est la conséquence des évolutions de la langue française ou de formulations parfois littérairement maladroites ou théologiquement ambigües, sans compter l’introduction attendue de figures récentes de Saints au calendrier liturgique (par exemple : Jean Paul II)
Nous aurons donc à nous familiariser avec des modifications de textes (voire des gestes) que nous avions, peut-être trop machinalement, mémorisées. Le désagrément sera, je l’espère, compensé par des expressions dont nous aurons à apprécier le sens, la profondeur spirituelle. Des outils vont temporairement nous aider à trouver nos repères (projection des textes, dépliants pédagogiques).
Ce changement sera une bonne occasion pour nous redire quelques enseignements importants :
La liturgie — et tout particulièrement celle de l’eucharistie — est un acte communautaire (c’est le sens même du mot « liturgie ») par lequel l’Esprit du Christ rassemble l’Église, la façonne, la nourrit, et l’envoie en mission. Le livre n’est donc pas un simple outil : il nous rappelle que, si c’est bien « l’Église qui fait l’eucharistie », c’est bien « l’eucharistie qui fait l’Église » (Henri de Lubac).
Le Missel poursuit l’ambition de contribuer à l’unification de l’Église universelle, par-delà la diversité des langues. Il convient donc que les traductions soient au service de cette communion des chrétiens à travers le monde.
S’il se distingue des « lectionnaires » (les livres rassemblant les textes bibliques à proclamer), le Missel est abondamment alimenté par les Écritures et la tradition vivante de l’Église, l’héritage spirituel des Saints. Si des formules peuvent sembler étranges ou des mots bien peu familiers, c’est que la liturgie s’appuie sur un héritage multiséculaire qui vient enrichir la foi des fidèles.
Des missels annuels, des revues, des applications sur les Smartphones existent et nous aident. Néanmoins, il faut rappeler l’importance du « Livre » dans sa matérialité. En effet, le Missel nous rappelle Celui qui est « le Verbe de Dieu », le Christ Parole de Dieu qui a pris chair de notre chair. Par ailleurs, le Missel, loin de contraindre la prière dans des formules « toutes faites », offre des potentialités d’usage que ne permettent pas les outils nommés précédemment.
Une version du Missel, à destination des fidèles, sera disponible dans les prochains mois, leur permettant d’accéder aux trésors de la liturgie. La paroisse va quant à elle se doter du nouveau Missel, à raison d’un livre par clocher (14), pour la modique somme de 169€ l’unité. Vous faites vite le calcul. Je me permets de vous inviter à contribuer à cet achat, si cela vous était possible.
Père Rémy.
NB : Je rappelle qu’une matinée sur ce thème sera proposée le samedi 13 novembre dans l’église de Derval, pendant laquelle le père Emmanuel Mustière nous présentera le nouveau Missel et la matinée se terminera par la messe avec les textes nouveaux.