Marchons dans l’espérance !

Cet éditorial de Monseigneur Laurent Percerou fait suite à celui que nous avons publié dans le bulletin de cet été sous le titre : « Frères ensemble en chemin ! » et qui donnait le programme de l’évêque pour 2021-2022. Il est difficile de le publier ici dans son intégralité mais on pourra le lire sur le site internet du Diocèse.

Le ciel est bien sombre en cette fin d’été ! Je ne pense pas seulement aux nuages qui ont traversé le ciel français en juillet et en août et sans doute fait perdre le moral aux vacanciers, mais à ces autres nuages, bien plus menaçants pour l’équilibre des individus et des sociétés. Il y a le nuage du virus de la COVID 19 qui n’en finit pas de muter. Il fragilise les sociétés, sème la peur et le doute et empêche d’envisager sereinement l’avenir. Il y a les noirs nuages de la situation internationale : Les Talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan ; Haïti, dont la situation politique et sociale est catastrophique, doit faire face à un nouveau séisme ; le Liban s’enfonce dans le chaos… Et, manifestement, l’heure n’est plus à la coopération internationale. Englués dans la gestion de la pandémie et de ses conséquences économiques et sociales, les pays les plus riches semblent vouloir préserver leurs intérêts, au détriment de ceux qui ne peuvent rien sans la solidarité internationale. (…)

Comment s’étonner alors que nos contemporains s’inquiètent et doutent : à qui faire confiance ? Que pouvons-nous espérer pour demain ? Et nous autres, disciples du Ressuscité, nous nous surprenons à reprendre les versets du psalmiste : « Seigneur, mon Dieu et mon salut, dans cette nuit où je crie en ta présence, que ma prière parvienne jusqu’à toi, ouvre l’oreille à ma plainte ». (…)

Certes, les injustices et les tragédies du monde, nos difficultés personnelles, peuvent nous faire vaciller. Mais je voudrais faire résonner dans cet éditorial l’acte de foi de Marthe à l’heure de la mort de son frère Lazare. Certes, elle crie à Jésus son dépit, sa colère devant l’injustice : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! Mais à la fin de son dialogue avec lui, elle s’exclame : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois, tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »

Cet acte de foi de Marthe est aussi le nôtre. La foi chrétienne repose sur cette certitude qu’au cœur des difficultés et des doutes, Dieu, en Jésus ressuscité, se fait le Dieu de la vie, le Dieu de l’espérance. Le Pape François dans « Fratelli Tutti », au n°55, nous interpelle : « J’invite à l’espérance qui nous parle d’une réalité qui est enracinée au plus profond de l’être humain, indépendamment des circonstances concrètes et des conditionnements historiques dans lesquels il vit. Elle nous parle d’une soif, d’une aspiration, d’un désir de plénitude, de vie réussie, d’une volonté de toucher ce qui est grand, ce qui remplit le cœur et élève l’esprit vers les grandes choses, comme la vérité, la bonté et la beauté, la justice et l’amour. […] Marchons dans l’espérance ! »

Et si, cette année, nous prenions le temps de repérer l’Esprit à l’œuvre en celles et ceux qui, au plus proche de nous (…) ? Et si, cette année, nous répondions à l’appel du Pape François : « Sortez donc dans les rues et allez aux carrefours : tous ceux que vous rencontrerez, appelez, sans exclure personne. Accompagnez surtout ceux qui sont restés au bord de la route (…) Où que vous soyez, ne construisez jamais des murs ni des frontières, mais des places et des hôpitaux de campagne. »

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