Merci à Pierre BIEHLER
Tout a passé si vite ! Voici déjà 2 ans que Pierre Biehler est parmi nous. Envoyé par le séminaire où il poursuit sa formation vers le ministère de prêtre, Pierre nous a rejoints fidèlement, chaque fin de semaine, venant résider au presbytère de Derval avec nous, le père Victor et moi. Nous avons très vite pris la mesure de l’envergure du personnage — et je ne parle pas que de sa taille qui nous a valu la commande à la hâte d’un lit de 2,20 m ! —. Pierre a en effet une belle expérience acquise de par sa formation professionnelle comme enseignant et directeur d’école primaire et aussi comme membre engagé dans sa paroisse d’origine, à Oudon.
Il a d’emblée mis ses talents au service de nos paroisses, notamment dans la rencontre avec les enfants, les ados et les jeunes : tous peuvent en témoigner : Pierre est ici comme un poisson dans l’eau. Rien ne semble lui faire peur : ni la vie d’équipe au presbytère, la prière, les services, la fraternité, ni la responsabilité partagée d’un groupe de première communion ou de confirmands, ni l’organisation d’un mini-camp pour ados, ni l’animation d’un temps de réflexion avec des grand-jeunes, ni l’accompagnement de servants de messe turbulents, ni la manipulation des outils numériques modernes, ni les changements de programme à la dernière minute ou les annulations frustrantes (ce fut bien souvent le cas sur fond de crise sanitaire !). Bref, un vrai couteau suisse ! Pierre n’a pas ménagé ses forces, trouvant même le temps de monter une équipe et faire entrer nos paroisses dans le processus de conversion écologique initié par le label « Église Verte » recommandé par les évêques de France. Quand on songe que Pierre a apporté tout cela en parallèle avec sa formation au séminaire !
J’ai trop peu de temps pour exprimer tout ce que nous devons à Pierre. Je ferai miennes seulement quelques expressions qu’il nous livrait de lui, lors de la récente rencontre autour de sa vocation. Il nous disait en effet qu’il voyait le prêtre comme « un homme de consolation, de bénédiction et de communion », et aussi comme « un jardinier ».
Pierre — la maturité de l’âge aidant sans doute —, tu n’as pas attendu d’être ordonné prêtre pour vivre de cela, tant il est vrai que la grâce éternelle de Dieu n’est pas assujettie au temps ou aux dates. Homme de consolation, tu l’es déjà dans cette attention que tu sais montrer à tous et spécialement aux plus petits, aux plus fragiles, aux malades. Homme de bénédiction, tu l’es déjà à travers ce sourire contagieux et cette bienveillance permanente (tu ne t’en départis jamais) qui nous séduisent et nous poussent à faire de même. Homme de communion, tu nous en donnes déjà le témoignage, notamment dans ton souci constant de ne léser personne, d’encourager chacun, de servir l’unité de tous dans le Christ. Un « jardinier », enfin. Une inclination qui ne date sans doute pas d’aujourd’hui. Et je sais ton intérêt pour l’agriculture locale. Mais ton goût pour le jardinage t’aura préparé merveilleusement à labourer la terre paroissiale, la « pâte humaine », à y semer de la Parole de Dieu, et à attendre enfin, et dans l’Esprit-Saint, que lève le grain en vue de la moisson.
Tu rejoindras en septembre une autre paroisse, et c’est elle qui bénéficiera de tes nombreux talents. Mais tu peux croire que tu as acquis définitivement ton droit d’être un membre de notre paroisse et qu’on t’y recevra toujours comme un “frère”. Dans l’espoir, un jour, — « si Dieu le veut et si l’Église t’appelle » — de t’y accueillir comme… un “père” !
Père Rémy CROCHU, curé