« Où habite Dieu ? » C’est la question que pose Philippe, dans l’Évangile : « montre-nous le Père ». C’est la question de tout homme, un jour ou l’autre.

« Où est Dieu ? » Certains se sont imaginé qu’il était très haut dans le ciel, tellement au-dessus qu’il n’avait pas beaucoup à faire avec nous, les hommes, sinon pour nous embêter de temps en temps avec la pluie, les éclairs, les famines, les maladies…

D’autres se sont imaginé que Dieu avait besoin d’une maison sur la terre. On lui a construit des temples et tout un tas de maisons. Comme pour lui dire : « reste chez toi, pas trop loin quand-même, et nous, nous restons chez nous. De temps en temps, nous irons te rendre visite ! Toi aussi, n’hésite pas à passer ! »

Pour être complet, il faudrait ajouter ceux qui ont mis leur dieu dans leur ventre, le travail, l’argent, les plaisirs. Mais ça, c’est encore une autre affaire…

On voit dans l’Evangile que Dieu n’a pas seulement choisi d’habiter au milieu des hommes : il s’est invité chez eux ! Jésus dit un jour à Zachée, le publicain de Jéricho : « Aujourd’hui, je viens habiter chez toi ». A ses apôtres, il dit : « Celui en qui j’habite donne beaucoup de fruit ». À l’un des voleurs qu’on a crucifié près de lui, Jésus dit : « aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ! » Et, au jour de son Ascension, Jésus fera cette promesse : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. »

En chaque eucharistie, Dieu redit à chacun de nous : « Aujourd’hui, je viens habiter chez toi. ». Et  toi, tu voudrais te contenter de me rendre visite de temps en temps ? alors, je te dis que je n’ai pas d’autre maison que je veuille habiter que ton cœur ! C’est là, par mon Esprit-Saint, que je veux venir pour me reposer, pour y vivre avec toi, travailler avec toi !

Attention, chers amis. Si Dieu vient habiter en nous, les hommes, chacun de nous a deux « lieux » où il peut et doit chercher et reconnaître sa présence : en lui… et dans les autres. Ainsi, il y a deux chemins pour « voir » Dieu : celui de la prière et celui de la charité fraternelle.

C’est exactement ce que fait Jésus, remarquez bien : il prie et il aime. Sa vie entière se résume à cela ! Alors, plus tu deviens l’ami de Jésus, plus il entre en toi et t’apprend à connaître Dieu. Devenir son ami, c’est ouvrir l’Evangile, seul ou avec d’autres comme nous le faisons dans une Fraternité paroissiale. Ouvre-lui ton cœur, ouvre-lui ta vie. Parle-lui souvent ! Apprends à vivre comme lui et à le reconnaître dans chacun de ceux que tu rencontres, et tu seras pleinement heureux.

Certains m’ont exprimé leur désir de pouvoir communier à nouveau. Ce jeûne de près de deux mois — davantage pour certains — nous aura tous coûté. Il peut cependant nous avoir aidé à mieux comprendre la profondeur de l’eucharistie. Elle réunit inséparablement deux communions qui se nourrissent l’une l’autre : la communion au Pain de Vie et la communion fraternelle. Ce n’est pas un hasard si on utilise la même expression pour parler de l’une et de l’autre : « le Corps du Christ ». Son Corps dans l’Hostie vivante et son Corps en chaque frère. Dieu présent en l’un comme en l’autre. Ces dernières semaines, une paroissienne m’a dit sa hâte de communier à nouveau. Et dans la même conversation, elle me témoignait de son souci de son entourage. Cette femme est vraiment « eucharistique » ! Elle a trouvé la réponse à la question « Où est Dieu ? »

Père Rémy Crochu

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