28 SEPTEMBRE 2014
Dimanche dernier, j’étais au Mont Saint-Michel. En contemplant la baie, je me suis souvenu d’un camp chantant dans la Manche, d’une traversée des grèves, d’un chant pris spontanément dans la crypte des gros piliers. Les nombreux pèlerinages effectués avec les petits chanteurs de Saint-Joseph me sont revenus en mémoire : Lisieux, Lourdes, Rome, mais aussi Loyola, Landévennec, Sainte-Anne d’Auray. Egalement des marches sur les chemins de Saint-Jacques, au Puy-en-Velay et en vallée d’Aspe. « Chante et marche », disait Saint-Augustin. Ce fut le thème de notre dernier camp chantant dans les Pyrénées. Que ce soit en montagne ou sur les sentiers côtiers, j’ai toujours voulu associer la randonnée, le chant et la prière. Nous sommes tous des pèlerins sur cette terre, en chemin. Comme nous l’avons chanté dans le psaume : « Seigneur, fais-moi connaître ta route, dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi. » Pendant 30 ans, j’ai dirigé les petits chanteurs : direction musicale, mais aussi, en toute modestie, direction humaine et spirituelle, les trois piliers de la Fédération. Pendant 30 ans, j’ai rassemblé ce petit troupeau, répétition après répétition, et ensemble, nous avons servi la communauté paroissiale par le chant liturgique. Aujourd’hui, le troupeau s’est amenuisé. Le temps où nous suffisions à remplir un grand car, piloté par Clair, Raphaël, Fr.André, Fr.Pierrick ou Fr.Yannick, n’est plus.
En juin, j’ai pris la difficile décision de mettre un terme à mon engagement de chef de chœur. Tout pèlerinage a une fin. Il y a un deuil à faire. Cependant, poser le sac, après l’avoir porté longtemps, soulage les épaules. Mais comme mes épaules sont encore assez solides, j’ai dû reprendre le sac du professeur de français chargé d’enseignement à temps complet. Difficultés de recrutement et surcroît de travail, ce sont les deux raisons de ma décision.
Seigneur, je te rends grâce pour toutes ces années vécues avec les jeunes. Ma plus grande joie était de les voir arriver, enfant, avec leur fraîcheur et leurs fragilités, puis de les voir grandir , prendre de l’assurance et faire fructifier leurs talents.
Mon plus grand souhait est de voir le troupeau se renouveler avec de nouveaux bergers, et d’organiser une grande fête pour les 30 ans, en 2015, avec des chants et des photos…
Pierre Roblin