En cette fête de Toussaint, notre évêque, Monseigneur PERCEROU, envoie une lettre que nous découvrirons d’ici quelques jours et que nous aurons à lire et méditer dans les prochains mois. Elle s’intitule : « Dans la joie que donne l’Esprit », et renvoie directement à l’une des dernières paroles de Jésus : « Qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés » (Jn 17, 13) En primeur, et aussi dans la cohérence avec ce que la fête de Toussaint nous invite à contempler de la Sainteté de Dieu, je voudrais vous dévoiler quelques lignes de cette lettre pastorale.
Elle s’appuie fortement sur une image inspirée par Sainte Thérèse de l’enfant Jésus : le kaléidoscope. Sainte Thérèse explique sa découverte, lorsqu’elle était enfant : « (C’était) une sorte de longue vue à l’extrémité de laquelle on aperçoit de jolis dessins de diverses couleurs ; si on retourne l’instrument, ces dessins varient à l’infini. Cet objet causait mon admiration, je me demandais ce qui pouvait produire un si charment phénomène ; lorsqu’un jour, après un examen sérieux, je vis que c’était simplement quelques petits bouts de papier et de laine, jetés çà et là, et coupés n’importe comment. Je poursuivis mes recherches et j’aperçus trois glaces à l’intérieur du tube. J’avais la clé du problème. Ce fut pour moi l’image d’un grand mystère. Tant que nos actions, même les plus petites, ne sortent pas du foyer d’amour, la Sainte Trinité, figurée par les glaces convergentes, leur donne un reflet et une beauté admirables. Oui, tant que l’amour est dans notre cœur, que nous ne nous éloignons pas de son centre, tout est bien (…). Le bon Dieu, nous regardant par la petite lunette, c’est-à-dire comme à travers lui-même, trouve nos misérables pailles et nos plus insignifiantes actions toujours belles ; mais pour cela, il ne faut pas s’éloigner du petit centre ! Car alors, de minces bouts de laine et de minuscules papiers, voilà ce qu’il verrait. »
Commentant cette paraboles de Sainte Thérèse, notre évêque explique que « L’église diocésaine est un kaléidoscope. Elle est colorée, diverse, et si elle est animée d’un beau dynamisme, nous repérons quelques failles qui nécessitent que, tous ensemble, nous nous engagions dans un nouvel élan missionnaire. (…) Il s’agit alors— continue-t-il — de donner cohérence et beauté à notre diversité ; et, pour ce faire, de l’orienter vers la lumière du ressuscité afin que l’Église diocésaine brille de son éternelle nouveauté. »
Monseigneur PERCEROU nous invite essentiellement à deux choses alors : notre conversion personnelle et l’amour fraternel.
- La conversion personnelle : En s’appuyant sur l’image du kaléidoscope, il nous demande de travailler à rester centrés sur « le foyer de l’amour de Dieu ». Et il nous pose alors la question : « Quelle place donnons-nous au Seigneur afin d’harmoniser notre vie à la sienne ? » Et, il dresse, si cela était nécessaire, la liste des moyens mis à notre disposition pour nous harmoniser à Dieu : « Oraison, méditation savoureuse de la Parole, accueil de sa grâce dans la réception des sacrements, formation spirituelle, théologique et biblique, temps de retraite spirituelle. »
- L’amour fraternel. Et là encore, notre évêque nous pose une question : « Comment, tout particulièrement dans nos paroisses, lutter contre toutes les tentations de se réfugier chacun dans sa chapelle et vivre la fraternité qui s’enracine dans la foi et l’espérance en Jésus-Christ mort et ressuscité ? »
La fête de Toussaint n’est pas une occasion de se poser en spectateurs passifs face au spectacle que nous donneraient à voir les saints et les saintes d’hier, connus ou inconnus. Comme si la sainteté n’était réservée qu’à une élite. La fête de Toussaint est le rappel pressant du Christ à entrer, aujourd’hui et de manière résolue, dans un mouvement de conversion qui appelle l’engagement de tous et de chacun, « dans la joie que donne l’Esprit » !
Père Rémy CROCHU
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