Homélies des 9/10 9 2023

Pierric – 9 septembre 2023

Nous nous sommes rendus au « Pas du Saint » pour cette nouvelle édition du pèlerinage en l’honneur du saint patron de la paroisse, Saint Guénolé. Saint Guénolé qui a laissé dans le rocher, selon la tradition, une trace indélébile de son passage parmi nous. Aussi, je vous invite à méditer cette page de l’Évangile en faisant un pas nous-mêmes, un pas qui laisse sa marque dans la vie de l’Église d’aujourd’hui. L’évangile nous propose, en ce début d’année paroissiale, de faire du reste non pas « un », mais « deux pas » ! Le premier est celui de la réconciliation et le second celui de la communion.

Le pas de la réconciliation. « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul ». La vie fraternelle a ses âpretés. Nous le constatons parfois amèrement dans notre vie familiale ou amicale, dans la vie professionnelle ou associative, dans la vie paroissiale même. Nous pourrions rêver d’un monde « Dunlopillo », mais nous savons bien qu’il n’en est pas ainsi. Jésus nous invite aujourd’hui à vivre en vérité les uns avec les autres. Or, nous expérimentons que cela n’est pas facile quand nous sommes confrontés au péché : un mensonge, un abus d’autorité, un manque de respect, un emportement, etc. La solution la plus fréquemment utilisée, c’est la fuite : on s’éloigne, on rumine dans son coin… Mais on ne dit rien. Ce silence évite sans doute des paroles maladroites, mais il ne résout rien. Or, l’évangile nous rappelle l’objectif de la réconciliation : « gagner ton frère ». Le gagner, c’est-à-dire de l’aider à vaincre en lui ce qui le « lie sur la terre » et l’empêche d’être vraiment heureux. Souvent, cela consiste à écouter ce frère, à s’écouter en vérité : « Tu as dit que… et cela m’a blessé ». On ne réussit pas toujours cet exercice, je vous le concède, mais du moins aurons-nous essayé de faire un pas. Un pas de saint !

Le second pas est celui de la communion fraternelle. « Si deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux », dit Jésus. Et celui-ci insiste pour que nous cherchions à « nous mettre d’accord pour demander quoi que ce soit (à Dieu) ». Il s’agit de chercher à avancer non pas en tirant chacun de son côté ou à son propre avantage, mais d’avancer ensemble, au même pas et dans la même direction, en consentant parfois à faire des concessions. C’est là la force d’un Saint Guénolé et de ses frères, vivant et marchant en communauté. « Faire communauté » n’est pas un projet théorique : c’est le moyen par excellence de faire ce qui plait à Dieu et non pas à tel ou tel au détriment des autres, au détriment de Dieu. C’est le sens profond de ce qu’on appelle « le recherche du bien commun » ou de « l’intérêt général ». C’est le sens profond de la synodalité dont le pape françois nous parle et qu’il veut que nous vivions en Église. C’est avancer d’un même pas… un pas de saints !

En paroisse, nous avons le devoir de grandir dans ces deux directions de la réconciliation et de la communion. Nous en passer nous condamnerait à une vie fraternelle en surface, à une petite vie tranquille sans véritable fécondité, sans rayonnement. Or, les deux « pas en avant » proposés par Jésus, aussi exigeants soient-ils, seront bénis dans les cieux : « tout ce que vous aurez lié sur la terre (les pas de communion) sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous aurez délié sur la terre (les pas de réconciliation) sera délié dans le ciel ». Qu’il en soit ainsi ! Et nous aurons nous aussi laissé notre propre trace dans le rocher de la vie paroissiale !

Père Rémy

HOMELIE-DU-10-09-2023

Père Jean Michel POUPARD

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