« L’Épiphanie est la manifestation de Jésus comme Messie d’Israël, Fils de Dieu Sauveur du monde ». Voici la définition proposée par le Catéchisme de l’Église Catholique (n° 528).
Vous êtes-vous posé la question ? Si Saint Mattieu nous en fait le récit, on n’entend jamais, dans les Évangiles, Jésus faire allusion à l’épisode de la venue des Mages à sa Naissance. Est-ce parce que cet épisode aurait eu une importance mineure à ses yeux ? Ce qui est certain, c’est que Jésus devenu adulte, même s’il se limitera d’ordinaire à la Terre d’Israël, poussera tantôt ses pas jusqu’en Décapole à l’Est, tantôt du côté de Césarée de Philippe ou de Ptolémaïs au Nord. Lui, l’étoile apparue à l’Orient fera bientôt briller son Salut sur les peuples qui n’ont pas reçu la grâce du peuple juif d’avoir été l’élu de Dieu.
Si l’on continue aujourd’hui encore à s’interroger sur le sens scientifique du phénomène astronomique observé par ces curieux personnages que sont les mages, nous devons avant tout nous interroger sur le sens spirituel de cette étoile, aperçue à l’orient, guidant leurs pas jusqu’à Bethléem et « s’arrêtant au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant ». Cette étoile nous dit trois choses sur la personne du Christ et sur sa mission : il est une lampe dans la nuit du monde, il est un guide pour les pas des chercheurs de Dieu et il est une source de grande joie.
Une lampe dans la nuit du monde. Jésus, en venant en ce monde, nous disait Saint Jean le jour de Noël, est « venu chez les siens » comme « la lumière qui brille dans les ténèbres, la lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Cf. Jn 1, 2…5). Et si Hérode-le-Grand s’est montré farouchement hostile à cette venue, jusqu’au massacre des Saints Innocents, c’est ce que confirme encore Saint Jean en disant que « Le monde ne l’a pas reconnu, les siens ne l’ont pas reçu ». Mais — comme s’il évoquait sans les nommer les Mages — Jean continue : « Tous ceux qui l’ont reçu ont vu sa gloire, il leur a donné le pouvoir de naître de Dieu, (le pouvoir) de croire en son nom, le pouvoir de devenir enfants de Dieu. » Ceux que le Christ éclaire de sa lumière deviennent comme des enfants se penchant sur le berceau d’un Nouveau-Né.
Un guide pour les pas des chercheurs de Dieu. Jésus est ce guide pour les pas de celui qui cherche. L’Évangile est sa carte routière et l’Esprit-Saint son GPS. Les mages d’hier se sont laissé guider. Les chercheurs de « bonne volonté » d’aujourd’hui renoncent à prétendre tout savoir pour se laisser bousculer, déranger.
Une source de grande joie. Le Christ est la joie des mages dont on nous dit « qu’ils se réjouirent d’une très grande joie ». Nous ne cesserons pas de dire que la joie est le signe par excellence du croyant, de l’homme décentré de lui et habité par Dieu. Nous aussi, laissons-nous rejoindre par la Joie de Dieu qui, au cœur des ténèbres de ce monde fait éclater la joie dans le cœur de ceux qui s’approchent humblement de lui.
Nous fêtions ce samedi Marie, Mère de Dieu. Qu’en cette année naissante, la Vierge Marie soit pour chacun de nous le modèle et la mère dont nous avons besoin, elle qui a laissé briller la lampe du Christ dans son cœur, qui s’est laissée guider intérieurement par l’Esprit Saint et qui a puisé en son Fils la Joie divine que rien, pas même la Croix, n’a pu éteindre.
Père Rémy CROCHU