Homélie du 16 octobre 2022

(Image extraite du missel pour les enfants)

Pour comprendre l’enseignement de Jésus aujourd’hui, le rapprochement avec la première lecture de ce dimanche est très suggestif : dans la plaine Josué livrait un combat difficile contre les Amalécites qui avaient attaqué le peuple par surprise ; pendant ce temps, au sommet de la colline, Moïse, priait obstinément, avec la certitude d’obtenir le secours de Dieu mais avec la faiblesse de ses bras d’homme âgé ; soutenu par ses aides Aaron et Hour, il  avait tenu bon jusqu’au coucher du soleil. La force de Moïse résidait dans sa foi : Dieu voulait le salut de son peuple. Et c’est ce qui arriva : les Amalécites furent vaincus.

Des siècles plus tard, les premiers Chrétiens affrontés à des difficultés et des persécutions trouvent le Royaume bien long à venir ; ils sont tentés par le découragement ; eux aussi doivent se souvenir que Dieu veut leur salut. Alors, dans son Évangile, Saint Luc leur rapporte cette parabole dans laquelle Jésus avait fait l’éloge de l’obstination.

Croire, c’est refuser de baisser les bras ; et la dernière phrase — « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » — est une mise en garde, valable pour tous les Chrétiens de tous les temps : ‘Attention, si vous n’êtes pas obstinés, vous cesserez de croire’.

Les Chrétiens, ceux du temps du Christ, comme ceux d’aujourd’hui, sont donc invités à ‘ne pas baisser les bras’. Jésus sait bien que, dès le matin de sa Résurrection et jusqu’à la fin des temps, la foi sera toujours un combat, une épreuve d’endurance. Il ne manquera pas d’oiseaux de malheur pour semer le doute, il ne manquera pas de maîtres du soupçon ou, pire, de persécuteurs de la foi. Pour le croyant, cette attente du Royaume paraît tellement interminable… On finit par douter nous aussi : Dieu est-il vraiment au milieu de nous ? Son amour n’a-t-il donc pas disparu ? L’exemple de Moïse tombe à pic. Nos forces s’affaiblissent ? Trouvons des frères pour épauler notre foi. L’exemple de cette pauvre veuve vient lui aussi à point nommé. Nous sommes aussi démunis qu’elle ? Tâchons d’être aussi obstinés.

Ce passage de l’évangile s’est conclu par une question. « Le Fils de l’homme viendra » : c’est pour Jésus une certitude ; mais, « trouvera-t-il la foi sur la terre ? », cela parait moins sûr… Or, le texte avait commencé par ces mots : « Il faut toujours prier sans se décourager ». Tout le passage est donc pris entre ces deux phrases qui se répondent l’une l’autre. Un chrétien, n’est pas moins chahuté que les autres par les épreuves de la vie, mais, avec la force de Dieu et le soutien de ses frères, il ne lâche pas prise, il ne baisse pas les bras ! Et le Psaume 120 de conclure alors avec cette note d’espérance : « Le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre » !

Père Rémy CROCHU

HOMELIE-DU-16-10-2022

Père Jean Michel POUPARD

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