La victoire de Pâques

Un extrait de l’éditorial de notre évêque, dans le dernier numéro du bulletin diocésain de « Eglise en Loire Atlantique » (N°124).

« Au lendemain de ces jours si particuliers où Jésus avait été mis à mort, rien n’avait changé en terre d’Israël. Ceux qui avaient cru en lui s’en retournaient tristement à un quotidien sans espérance… « Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ! »

Écrasés par le chagrin et la peur de subir le même sort que leur maître, les apôtres s’étaient réfugiés dans une maison de Jérusalem. Mais voilà qu’à l’aube du troisième jour, des femmes qui étaient allées embaumer le corps de Jésus frappèrent à la porte. Elles leur annoncèrent, toutes tremblantes de joie : « Au tombeau, un envoyé de Dieu nous a dit : “Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité.” » Le soir-même, Jésus leur apparut et il les envoya annoncer ce qu’ils avaient vu : en lui, le Ressuscité, le mal et la mort avaient été vaincus pour toujours !

Ainsi naquit l’Église, grâce à une poignée d’hommes et de femmes habités par une joie et une espérance que rien ne pouvait terrasser. Il leur fallait témoigner que désormais la vie valait le coup d’être vécue parce que le Christ ressuscité était avec eux (nous) tous les jours et jusqu’à la fin des temps. Que leur vie (la nôtre) était appelée à s’accomplir en Dieu, au-delà de la mort (…).

Notre foi repose sur cette certitude que Dieu, en Jésus ressuscité, a renversé les puissances du mal et de la mort et qu’il agit mystérieusement mais efficacement en ce monde pour qu’à travers tout ce qui lui fait du mal et cherche à le détruire, la vie jaillisse, prémices de cette vie nouvelle et éternelle qui nous est promise depuis l’aurore pascale (…).

Lorsque je regarde l’Église catholique, qui a été bien « secouée » tous ces derniers mois, je m’émerveille de ces 73 catéchumènes adultes et de ces 65 jeunes qui seront baptisés dans notre diocèse durant la nuit de Pâques ; de toutes ces « pierres vivantes », laïcs, diacres, prêtres et consacrés engagés ensemble et avec enthousiasme dans les paroisses, les services et mouvements d’Église (…).

En vous partageant ces raisons de croire et d’es­pérer, je ne cherche pas à repeindre en rose la réalité et je n’ignore rien des difficultés du temps. Mais je crois en la puissance discrète de l’amour – don de Dieu – qui travaille le coeur de l’homme et le conduit à se donner pour le bien de ses frères et soeurs en humanité. Je crois que c’est lui, au bout du compte, qui triomphera. Cet amour illuminera la nuit de Pâques et fera chanter « Alléluia » aux chrétiens de par le monde.

Comme le dit un proverbe africain, « un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ! », mais l’essentiel est bien la forêt… »

+ Laurent Percerou, Evêque de Nantes

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