Des raisons d’espérer

Au lendemain de ces jours si particuliers où Jésus avait été mis à mort, rien n’avait changé en terre d’Israël. Ceux qui avaient cru en lui s’en retournaient tristement à un quotidien sans espérance… « Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ! »

Écrasés par le chagrin et la peur de subir le même sort que leur maître, les apôtres s’étaient réfugiés dans une maison de Jérusalem. Mais voilà qu’à l’aube du troisième jour, des femmes qui étaient allées embaumer le corps de Jésus frappèrent à la porte. Elles leur annoncèrent, toutes tremblantes de joie : « Au tombeau, un envoyé de Dieu nous a dit : “Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité.” » Le soir-même, Jésus leur apparut et il les envoya annoncer ce qu’ils avaient vu : en lui, le Ressuscité, le mal et la mort avaient été vaincus pour toujours ! Ainsi naquit l’Église, et il les envoya annoncer ce qu’ils avaient vu : en lui, le Ressuscité, le mal et la mort avaient été vaincus pour toujours ! (…)

Alors que je rédige ces lignes, je ne peux m’em­pêcher de penser à cette guerre en Ukraine (…). Devant un tel drame, la Bonne Nouvelle de Pâques fait-elle encore sens ? Comment pouvons-nous tenir cette conviction qu’au-delà des violences et des injustices qui frappent notre monde et notre société, une espérance est possible ?

Notre foi repose sur cette certitude que Dieu, en Jésus ressuscité, a renversé les puissances du mal et de la mort et qu’il agit mystérieusement mais efficacement en ce monde pour qu’à travers tout ce qui lui fait du mal et cherche à le détruire, la vie jaillisse, prémices de cette vie nouvelle et éternelle qui nous est promise depuis l’aurore pascale. Je voudrais tout simplement vous livrer quelques exemples glanés lors de mes rencontres et de mes divers déplacements à travers le diocèse.

Je pense à ces entrepreneurs, à ces agriculteurs, qui ont à cœur de faire vivre leur territoire, de conjuguer leurs talents, de s’engager pour que leur activité, tout en contribuant au progrès économique et social, préserve la création. Je pense à ces élus qui se donnent généreusement pour qu’il fasse bon vivre dans leurs communes et qu’elles se développent (…). Et je pourrais continuer la liste… Ce sont des hommes et femmes d’espérance, ouverts sur les autres, engagés pour que ce monde devienne meilleur, plus juste. Ils m’évoquent cette puissance de résurrection que les chrétiens célèbrent la nuit de Pâques.

Et lorsque je regarde l’Église catholique,  qui a été bien «secouée» tous ces derniers mois, je m’émerveille de ces 73 catéchumènes adultes et de ces 65 jeunes qui seront baptisés dans notre diocèse durant la nuit de Pâques ; de toutes ces «pierres vivantes», laïcs, diacres, prêtres et consacrés engagés ensemble et avec enthousiasme dans les paroisses, les services et mouvements d’Église (…).

En vous partageant ces raisons de croire et d’es­pérer, je ne cherche pas à repeindre en rose la réalité et je n’ignore rien des difficultés du temps. Mais je crois en la puissance discrète de l’amour (qui) illumine la nuit de Pâques et fait chanter «Alléluia» aux chrétiens de par le monde.

Comme le dit un proverbe africain, « un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ! », mais l’essentiel est bien la forêt…

Joyeuses fêtes de Pâques !

     Mgr Laurent PERCEROU, évêque de Nantes (Extraits)

      Église en Loire-Atlantique, 4 avril 2022

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