Samedis du Pardon – vivre et accueillir la miséricorde

L’année sainte nous ne le redirons jamais assez est une profonde démarche pour explorer de nouveau les différents accents de la miséricorde. Evoquer la miséricorde seulement sous l’angle du sacrement de la réconciliation serait réducteur, et l’extrême inverse tout autant. Le pardon bien vécu, accueilli mais aussi célébré est source de progrès, de délivrance. Les samedis du pardon et spécialement pendant le carême sont des étapes proposées dans bien des paroisses comme chez nous-autres ou sous d’autres formes. Ces temps là favorisent une démarche communautaire (se reconnaître fils et filles bien-aimés et pardonnés du Père) et une démarche personnelle (vivre un temps de pause, pour faire le point, donner du temps gratuit pour Dieu). Dans le mouvement et l’appel du Pape François, bien évidemment nous renouvelons l’expérience cette année : le 5 mars à Nozay et le 12 mars à Derval (dès le samedi 27 février à Châteaubriant). Je vous invite à bien lire le document joint à ce bulletin et percevoir l’enjeu de nous retrouver toutes générations confondues et à certains moments de l’après midi des temps spécifiques. Je vous espère plus nombreux encore à participer en ce jubilé. C’est certain, parmi nous des personnes sont blessées par leur histoire, dans leur cœur à une époque plus ou moins éloignée autour de la confession. Aucun rassemblement de jeunes aujourd’hui organisé dans l’Eglise, n’occulte le fait de proposer de venir vivre le pardon et d’échanger avec un prêtre. Laissons nous interroger par le témoignage d’un enfant, d’un jeune, d’un adulte qui va redécouvrir le sacrement du pardon comme une véritable guérison. Cela est très souvent édifiant. L’encart intérieur de ce bulletin décline les différents moments :

bien sûr des permanences de prêtres (libre à chacun de répondre pour accueillir le pardon ou tout simplement vivre un échange avec lui, déposer quelque chose de lourd dans la vie et la foi.

Mais aussi un temps communautaire à 14h30 animée par les jeunes : des chants, de la musique, une méditation de la Parabole du Fils Prodigue, l’accueil par notre présence des enfants communiants au printemps prochain, des confirmands …

Un diaporama, un lieu pour écrire et confier une intention de prière, l’adoration eucharistique, les saints témoins de la miséricorde, … bien d’autres espaces au choix aussi à accueillir librement.

Venons et proposons ce temps fort autour de nous, cela sera notre manière de manifester la joie de nous rapprocher de Dieu et de nos frères en ce jubilé de la miséricorde. Je compte sur l’effort du plus grand nombre. Comme dit la liturgie de Carême : « voici le temps favorable, voici le jour du salut ! ».

Père Pierre-Yves

Enseignement n° 3 La perte du sens du pardon

N’est-il pas vrai que dans notre société on exalte l’individu au point de le mettre en compétition continuelle avec les autres ? Le fameux « burn out » ou l’épuisement chez beaucoup depuis quelques années traduit bien la pression exercée dans le milieu professionnel ou dans les relations, le rythme de vie, le stress. Alors les dimensions du pardon deviennent incompréhensibles ou intolérables. Pourquoi devrions-nous être pardonnés ? et pourquoi devrions nous avoir besoin de pardon ? Ne sommes nous pas comme aliénés par le bien être ou le mythe de devoir toujours être beau et jeune. Que sais-je encore ? Le fait d’être marqué par les critères d’efficacité et de productivité comme référence sociale. La confession de notre propre péché, de nos limites résonnent alors comme une faiblesse et l’invocation du pardon envers Dieu un rite humiliant. Comme prêtre, j’ai remarqué chez bien des personnes depuis quelques années, que notre monde est très perfectionniste, une société où les individus doivent être au top, parfaits ! Alors se reconnaître pécheur devient bien difficile. Or, le pardon est une expérience. Une expérience de gratuité : le pardon de Dieu ne peut être acheté, mais simplement imploré et reçu. La miséricorde n’est pas un vague sentiment qui caractérise la bienveillance. Dans le visage de Dieu, nous reconnaissons le visage d’un Père qui n’exclut aucun de ses enfants. Encourageons-nous à découvrir ce Visage et à le laisser éclairer nos cœurs par sa volonté.

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