Joyeux anniversaire !
Nous allons célébrer la fête de Noël. Nous nous y préparons et nous l’attendons, petits ou grands, avec une certaine hâte. Même si — il faut le rappeler ici- — Noël ne sera pas vraiment la fête pour un certain nombre de gens frappés par une épreuve de santé, un deuil, une séparation ou encore la guerre et ses conséquences.
De Noël, nous avons généralement l’image d’une fête essentiellement familiale : le sapin, les chants, la crèche, les cadeaux… Mais rappelons qu’il s’agit avant tout, pour nous chrétiens, de l’anniversaire de la naissance de Jésus à Bethléem. Précisément, son 2022ème anniversaire. Joyeux anniversaire, Jésus !
S’agit-il de nous souvenir d’un événement du passé ? Oui, certainement. Les mères se rappellent elles-mêmes, et souvent en détails, de leurs accouchements et du premier regard posé sur leur nouveau-né. Célébrer alors l’anniversaire de quelqu’un, c’est raviver sa mémoire.
Sans nostalgie, pourtant. Il ne s’agit pas seulement de se souvenir mais de se réjouir en disant à celui qui grandit toute la place qu’il a dans notre cœur : « Je suis heureux que tu existes ! » C’est vrai pour Jésus, remarquez bien, c’est radicalement vrai ! Et si nous pouvons lui dire combien nous l’aimons, c’est parce que sa vie ne s’est pas arrêtée avec sa mort d’homme : il est ressuscité pour une Vie qui ne finira pas. Fêter l’anniversaire de Jésus, c’est alors poser un acte de foi : je crois, Seigneur, que tu n’es pas absent mais que tu es toujours là, près de nous, Dieu-avec-nous, Emmanuel. Joyeux anniversaire !
On peut cependant passer à côté d’un troisième aspect de la fête de Noël : Le Christ est venu, il vient et « il viendra de nouveau, revêtu de sa gloire », comme le dit la préface de l’Avent. Nous n’attendons pas chaque année que Jésus « renaisse » ! C’est accompli une fois pour toutes dans sa dimension humaine. Nous attendons une Venue, un « avènement » qui surgira dans « une création qui attend avec impatience la révélation des fils de Dieu » (Rm 8, 19). Nous passons « par les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (22). C’est ce que le prêtre dit en chaque eucharistie : « nous attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur » (prière après le Notre-Père).
Célébrer l’anniversaire de Jésus, c’est donc poser un autre acte de foi : je crois, Seigneur, qu’un jour tu viendras pour établir toutes choses en toi, dans la plénitude de ton amour divin. Avec une autre conséquence — de taille ! — : à chaque fois que nous disons à quelqu’un : « Joyeux anniversaire ! », nous lui disons implicitement notre joie de savoir que nous partagerons l’éternité avec lui : « nos vies sont prédestinées à n’être jamais séparées ! ». Voilà le miracle, le grand miracle de Noël ! Joyeux anniversaire à tous !
Père Rémy CROCHU