Instruments de paix
Cette année, la commémoration de l’armistice de la « Grande Guerre » prend un accent particulier. Bien sûr parce qu’il s’agit du centenaire (1918-2018) , mais aussi parce que ce 11 novembre — hasard du calendrier — tombe un dimanche. C’est une occasion « augmentée » pour toutes les communautés chrétiennes de prier pour la paix.
Ce temps de prière est aussi l’occasion d’ouvrir nos églises et de permettre ainsi à des personnes qui ne les fréquentent habituellement pas de venir s’y recueillir. Beaucoup de fidèles ont aussi redécouvert les plaques commémoratives qui sont dans les églises.
La fin de la tragédie de cette guerre (19 millions de morts, dont près de la moitié de civils) n’empêchera cependant pas les tragédies qui suivirent. Sans parler de celles qui continuent d’ensanglanter le monde.
Il y a quelques jours, en ouverture de la Conférence des Evêques de France réunis à Lourdes, son président, Monseigneur Georges Pontier, disait : « N’est-il pas vrai que notre monde est traversé par de grandes tensions qui sèment le trouble et que seuls le dialogue, la justice, la confiance et la réconciliation entre les peuples peuvent apaiser ? L’histoire de notre Europe en est un exemple réconfortant. (…) Nous sommes invités à nous regarder avec respect, à privilégier le dialogue. Il n’y a pas d’autres chemins pour obtenir la paix et bâtir un monde plus juste et plus fraternel. » Et, faisant allusion au Proche Orient et à la vague migratoire qui accompagne ce conflit, il ajoutait : « L’exil a déjà vidé ces pays de populations trop nombreuses. Les dégâts matériels sont terrifiants. Les réparer prendra du temps et de l’argent. Mais qui redonnera la confiance qui permet de vivre ensemble ? Qui redonnera l’estime réciproque et la nécessaire réconciliation ? Nous le croyons : les religions, lorsqu’elles promeuvent la fraternité et le pardon, sont source de paix. »
Certains se disent peut-être que c’est loin, qu’ils ne sont pas concernés. Je crois au contraire qu’il y a une sorte d’urgence quasi écologique de la paix et de la fraternité, et que celles que nous facilitons ici (autour de nous et dans notre propre cœur) ont des conséquences directes sur la paix et la fraternité dans le monde entier. Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix…
Père Rémy CROCHU