« Homme et femme Il les fit »

Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. » les paroles de Jésus ont dû paraître cinglantes aux oreilles de certains, aux messes du 7 octobre dernier. Quelques jours avant, il se trouve que j’ai eu l’occasion de méditer ce texte avec quelques chrétiens. Parmi eux, un homme s’est violemment reconnu et j’ai vu son accablement sincère : « je suis adultère ! ». Quelques années plus tôt, il avait « refait sa vie », comme on dit. Issu de famille chrétienne traditionnelle, il n’avait jamais imaginé au point de départ qu’il en serait un jour ainsi, mais les aléas de la vie l’avaient peu à peu conduit à envisager une vie « recomposée »…

Tant et tant de situations comparables désormais, jusque dans nos familles, jusqu’en nos paroisses ! On peut tenter de banaliser ces situations. Mais la conclusion de Jésus, alors : « celui qui… » ? Plus qu’un reproche, il s’agit avant tout pour lui d’une souffrance profonde. Pour lui-même et pour nous.

Peut-être que, si Jésus dans l’instant qui suit, cherche la compagnie des enfants — « laissez-les enfants venir à moi ! » — c’est qu’ils sont son réconfort… Et peut-être aussi qu’ils sont les premières victimes des séparations et recompositions familiales. Des enfants à qui des adultes disent : moi je veux être libre de mes choix, mais toi, je ne te laisse pas d’autre choix que de suivre les miens !

Mais, avez-vous remarqué dans l’évangile que ce sont non seulement les enfants mais aussi leurs parents qui sont repoussés par les apôtres ? C’est aussi de cela que Jésus se scandalise : « N’empêchez-pas les parents de m’approcher ! » Des parents qui ont la lourde vocation de présenter à Dieu, et parfois « à bout de bras », ceux dont ils ont reçu la charge éducative.

Il y a enfin cette parole de Jésus sur laquelle je voudrais insister : « au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme ». Dans cette période où, à coup de théorie du « gender », on voudrait soit jeter la confusion entre les sexes, soit les opposer, il est important que nous témoignions de la nature profondément inscrite en nous d’une humanité tissée inséparablement aux fils du masculin et du féminin. « Il » n’est rien sans « elle » ; « elle » n’est rien sans « il ». Fragiliser ou abîmer le mariage opacifie la compréhension de Dieu. Cela, le démon l’a bien compris, lui qui veut mettre à mort le couple et la famille.

Prions intensément pour nos familles, parents et enfants, et servons-les par tous les moyens dans leur croissance dans la foi ! C’est un objectif majeur que je souhaite servir dans notre paroisse, avec le secours de l’Esprit-Saint, durant les prochaines années. Servir les familles. Une croisade pour libérer ces Lieux Saints que sont nos familles : « Laissez les familles venir à moi, ne les empêchez pas ! »

Père Rémy CROCHU

 

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