QUI SONT MES FRERES ?

A la suite du père Gilles qui, avec l’équipe pastorale, avait encouragé la création l’an dernier de nombreuses « Equipes JEM », nous avons pris la décision de prolonger durablement l’expérience. Du reste, quelques-uns ne nous ont pas attendus ! Après réflexion, nous voulons encourager sur le territoire paroissial des « Fraternités d’Evangile » comme autant de « feux » allumés ici et là. En me lisant, beaucoup peuvent se demander pourquoi nous souhaitons « que chaque chrétien fasse partie d’une équipe fraternelle de foi » (Mgr James, Lettre pastorale de novembre 2014).

Une paroisse est avant tout une Communauté que rassemble le Christ en un lieu. Cette vie de Communauté n’est pas une utopie qui ne se rendrait essentiellement visible que dans le rassemblement eucharistique du dimanche : la communion fraternelle est le grand projet de Dieu, projet qui prendra sa véritable dimension dans l’éternité où il nous attend et nous vivrons « avec lui pour toujours ».

Il s’agit donc de commencer dès ici-bas à en faire l’expérience. L’image par excellence de cette communion sur la terre est la « Sainte Famille » : une petite communauté (Marie et Joseph) rassemblée autour du Christ. Première expression de l’Eglise. On en retrouve un écho sur le Golgotha ou aux jours de Pâque et de Pentecôte : Jésus réunissant auprès de lui ceux qu’il aime et qui en retour l’aiment et s’aiment d’un cœur sincère.

Quand je regarde notre paroisse, je fais ce même vœu de nous voir avancer, humblement et ensemble, vers le Christ Jésus. Ce vœu peut déjà se concrétiser de multiples manières :

  • En tout premier lieu, dans la famille, lorsqu’elle a laissé le Christ entrer et trouver sa place dans la vie quotidienne de chacun. On parle ainsi de « l’Eglise domestique », l’Eglise à la maison où on s’accueille chacun pour ce qu’il est et dans son « ministère » propre.
  • Ensuite, dans d’autres lieux où quelque chose de « fraternel » et même « familial » est vécu et partagé : une équipe de mouvement, une équipe paroissiale, une fraternité de jeunes, etc.
  • Sans compter les diverses occasions ponctuelles dans lesquelles nous faisons l’expérience d’une réelle « vie de famille », vie de « communauté » : un pèlerinage, un temps fort, le Jeudi Saint ou la veillée pascale.
  • Je ne veux pas oublier — et il ne faut pas en minimiser l’importance ­— le lien de communion par la prière : celle d’un groupe de prière paroissial, celle d’une communauté chrétienne dans une maison de retraite, celle de tous les priants anonymes, y compris ceux qui intercèdent pour nous du haut du ciel. On appelle cela la « communion des saints ».

Je veux cependant encourager avec insistance la naissance et la multiplication de Fraternités d’Evangile. Pas pour inventer « encore autre chose ». Mais en prenant en considération un contexte nouveau. Nous vivons dans un temps où les familles sont souvent éprouvées par des difficultés de tous ordres, et notamment par la difficulté d’y déployer une vie authentiquement évangélique entre tous, dans le respect du chemin de foi de chacun. Dans ces Fraternités, il s’agit non seulement d’apprendre à vivre en frères dans le Christ, mais aussi d’apprendre, comme dans une famille, à nous sentir responsables les uns des autres, en particulier les anciens des plus jeunes.

De ce point de vue, ces Fraternités d’Evangile ont une vocation considérable pour la croissance spirituelle et l’éveil de vocations chrétiennes. Comme dans une famille unie, on peut attendre d’elles qu’elles soient fécondes et édifiantes, sans fausses prétentions mais sans fausse humilité non plus.

Certains pourront se dire que ce n’est pas pour eux. Je les invite à ne pas répondre trop vite…

P. Rémy CROCHU

 

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