Écologie : entre découragement et espérance

Nous venons d’être les témoins et les hôtes d’un bel événement diocésain. Le Festival de l’Écologie Intégrale s’est en effet tenu samedi dernier à la Maison Saint Donatien de Derval et a réuni environ 500 personnes souvent passionnées par ce sujet. Nous avons pu déambuler entre différentes propositions : débats, ateliers pratiques, tables-rondes et même visites sur site d’initiatives locales. Occasion aussi pour la petite antenne paroissiale « Eglise Verte » de proposer un « troc Plantes et graines ». Bref, une énorme bouffée bienfaisante de nature et de fraternité. J’ai un gros merci à adresser à tous ceux et celles qui ont offert de la disponibilité et compétence pour ouvrir les lieux, préparer et animer la messe, informer, motiver, soutenir… et même faire danser ! (compte rendu en page intérieure)

On parle beaucoup d’écologie. Le mot ayant pris trop souvent une couleur politique et partisane qui enthousiasme les uns et donne des boutons à d’autres. C’est regrettable. Ceux qui auront pris le temps de lire « Laudato Si » du pape François ont bien compris que le débat porte sur des questions qui dépassent infiniment la question de la longueur de nos douches ou de la clim dans nos voitures ! Il n’est pas non plus de l’ordre de la caricature de Saint François parlant aux petits oiseaux !

La question de fond touche celle de l’avenir de notre « maison commune », la terre, où les générations futures nous demanderont des comptes de notre gestion d’aujourd’hui, tant des ressources naturelles que des ressources humaines. La question de fond est celle d’une terre que nous devons chercher à rendre habitable pour tous et non à transformer en une poubelle géante.

Je me permets d’emprunter les mots de notre évêque qui, dans son homélie, nous disait en évoquant les cris d’alarme que lancent des scientifiques ou les observateurs de l’économie mondiale : « Le chantier peut nous apparaître trop vaste, démesuré, comme si nous cherchions à vider la mer à la petite cuillère ». 

Cependant, il nous rappelait ce que Jésus disait dans l’évangile du jour : « Si vous aviez la foi gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi ». Et Monseigneur PERCEROU commentait : « ce qui est en notre pouvoir, c’est de « raviver le don de Dieu » ou plutôt de « laisser Dieu raviver le don qu’il nous a fait ». « Et ce qu’il nous demande, c’est de regarder avec espérance l’avenir qu’il va nous inventer. Et Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte et de timidité, mais son Esprit de force et d’amour, pour oser entreprendre et pour persévérer, sans rien garder dans les mains et sans autre lumière au cœur que la parole de Dieu. »

Le pape François dans « Laudato Si » a des paroles qui résonnent en écho : « Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et la louange » (LS12). Et il ajoutait : « Que nos luttes et notre préoccupation pour cette planète ne nous enlèvent pas la joie de l’espérance (LS44). » Je pense que cela doit pouvoir constituer un préalable permanent à nos efforts de contribution, aussi maigre soit-elle, à la restauration de notre « maison commune ».

Père Rémy CROCHU

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