Fête des Pères
Ces jours derniers, nous célébrions la fête des pères. Un ami, marié, 4 enfants encore jeunes, partageait sur internet et à cette occasion son expérience personnelle de la paternité. J’ai aimé ; et je vous en partage le contenu. Cela devrait intéresser les pères mais aussi les mères… Et nous tous finalement, puisque nous avons au moins en commun d’être nés d’un père.
« Qu’ai-je appris de mon expérience de père ? Que pour être père, il faut accepter de donner à l’autre, à la femme ce qu’elle fera fructifier. Car « l’un sème, l’autre récolte ». Qu’il faut être deux pour faire un père et même trois. Car, pour être père, il faut faire confiance à celle à qui je confie mon rêve, notre rêve. Pas de fécondité sans cette dépossession de ce que je donne. Je ne peux pas être à la fois celui qui met en terre et la terre qui fait pousser la plante. Je ne suis pas à la fois le jardinier et le jardin. Ce ne sont bien sûr que des images qui ne doivent figer aucun rôle. Ainsi l’homme, pour être père, peut être bien des choses mais surtout pas tout.
Ce que j’ai découvert de mon expérience de père, m’interroge sur les autres formes de paternité, qu’elles soient culturelles ou cultuelles, qu’elles soient charnelles ou spirituelles. Comment ces autres formes de paternité vont-elles respecter et rappeler ce mystère de la vie et de la fécondité ? Si un jour, un enfant, un adulte, vous appelle « père », demandez-vous quelle est l’autre part de vous-même qui permet à votre paternité d’exister. Demandez-vous si, réellement, vous faites une place à cet autre et si cette autre qui détient une part de votre paternité se sent aussi reconnue. Demandez-vous comment cette complémentarité est signifiée concrètement, symboliquement, sacramentellement.
Si un père rassemblait tous les pouvoirs : de la graine semée jusqu’à la fleur éclose, de l’Annonce jusqu’à la naissance à la Vie nouvelle, cela m’interrogerait sur son type de paternité.
Pour ma part, en ce jour où nous fêtons la fête des pères, je voudrais remercier ma femme de m’avoir fait découvrir qu’il me fallait lui faire confiance pour devenir père par un autre que moi-même. Car, je ne dois pas mon être de père à mes seuls enfants, je le suis par celle à qui je me donne et que je reçois jusque dans le quotidien des jours. À mon papa parti bien trop tôt 😍 »
Je trouve que ce témoignage peut nous rejoindre, me rejoindre, utilement. « Que serais-je sans toi », chantait le poète Aragon. Je pense qu’il serait bon de se le dire souvent, entre personnes qui exerce des responsabilités, petites ou grandes. Ne serait-ce que pour se dire : « j’ai tellement besoin de toi ; tu as tellement besoin de moi ! Marchons ensemble ! ».
Père Rémy CROCHU