Cette année 2015 a été marquée par l’année de la vie consacrée. Souvent la vie consacrée est assimilée avec la vie religieuse ce qui n’est pas faux, en revanche un peu réducteur, il existe aussi dans nos communautés paroissiales des laïcs qui vivent d’une spiritualité, d’un engagement renouvelé, de la vie consacrée dans le monde et notre Eglise. Voici par exemple un témoignage d’une personne de l’institut Caritas Christi.

Peut-on être laïc et consacré ?

 Oui, c’est possible !
L’Eglise a fait ce pas en reconnaissant officiellement cette forme de vie consacrée dans un institut séculier en 1947 : une consécration à Dieu peut se vivre en demeurant au cœur des réalités du monde sans changer son état de laïc. L’appel du Christ jaillit du cœur même de ce que la personne est en train de vivre : sa profession, ses engagements, ses aspirations, sa vie familiale. Le Christ lui signifie que c’est là, au cœur des réalités qui sont les siennes, qu’Il veut qu’elle continue de vivre, sans aucune rupture, en se consacrant à Lui.
Est consacrée, la personne qui fait le don total et définitif de sa vie au Christ par le vœu de chasteté dans le célibat, et promesse de vie de pauvreté, d’obéissance selon les constitutions de son institut.

Comment cela est-il vécu ?
L’obéissance est avant tout promesse d’engagement à suivre le Christ dans son chemin d’obéissance au Père, un chemin de don de soi. C’est chercher à s’ajuster à la volonté d’amour de Dieu sur chacun et sur le monde… c’est un discernement de tous les instants face aux situations vécues, aux événements du monde… c’est accepter de se laisser interpeller par nos frères et sœurs… c’est se laisser guider par l’Esprit du Christ, appelés sans cesse à la conversion.

La pauvreté à vivre est fondamentalement la pauvreté évangélique dont parle Jésus : devenir les tout-petits au cœur d’enfant, heureux d’appartenir au Père, de recevoir tout de lui. Cela inclut que toutes les richesses humaines et spirituelles : santé, culture, relations, talents, sont des dons de Dieu à partager avec les autres sous des formes variées.
La personne consacrée use de ses biens propres, en se considérant comme un gérant de ces valeurs matérielles. Elle lutte contre toute forme de gaspillage, de consommation superflue… Elle veille à son agenda pour préserver des moments de ressourcements qui nourrissent sa relation à Dieu et aux autres.

Et la chasteté ?
Si être célibataire actuellement ne constitue par en soi une exception dans notre société, ce qui est spécifique et significatif de cette vocation, c’est de faire vœu de chasteté dans le célibat, certain dans la foi, que la personne sera comblée par sa relation à Dieu. Le Christ est le roc d’appui inébranlable, le compagnon fidèle. L’Esprit Saint peut rendre féconde cette vie offerte. La disponibilité du cœur ouvre à l’accueil, au respect de l’autre, quel qu’il soit… demande renoncement à toute forme de séduction, refus d’exercer un pouvoir sur l’autre, voulant au contraire son bonheur.
Cet engagement au célibat ne protège pas de la solitude ressentie (corps, cœur)… des tentations…

Vie spirituelle et fraternelle
Comme pour tout chrétien, la vie spirituelle doit s’enraciner toujours plus dans la relation au Christ vivant, par la prière personnelle et liturgique, la Parole de Dieu, la vie sacramentelle. Elle demande à développer le regard contemplatif sur les personnes et les événements pour y reconnaître l’action de Dieu au cœur du monde.
Pas de vie communautaire, mais des temps de ressourcements entre membres : rencontres, récollections, retraites, soutien d’un membre accompagnant chacune personnellement. La vie fraternelle « circule » aussi régulièrement par courrier, téléphone, internet…
A travers les zones d’ombre, chacune expérimente que « Dieu est plus grand que notre coeur ». Il demande seulement la fidélité des recommencements.
Ce genre de vie peut donner la joie à la personne appelée.

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