Chouette ! C’est le Carême !

Le carême est tout proche et certains pourraient se dire une année encore : « il va falloir que je fasse à nouveau des efforts ! »

Pas besoin de rappeler : le carême est une période qui conduit à la célébration de la mort et de la résurrection de Jésus, éternellement vainqueur sur la mort (la sienne et… la nôtre). On pourrait s’en tenir à cela. Mais ce serait oublier que, pour entrer dans cette Vie acquise une fois pour toute par Jésus, nous devons entendre son appel à la conversion. Le carême est un temps propice à ce travail de conversion, car nous savons que nous nous y engageons ensemble. Il est moins pénible d’entreprendre quelque chose de difficile quand on sait qu’on va le faire à plusieurs.

Écoutons ce qu’en dit le pape François : « le Carême est un temps favorable pour nous renouveler dans la rencontre avec le Christ vivant dans sa Parole, dans ses Sacrements et dans le prochain. Le Seigneur qui – au cours des quarante jours passés dans le désert a vaincu les pièges du Tentateur – nous montre le chemin à suivre. »

Il est évident que la réussite de ce temps de Carême dépend de notre volonté de rencontrer « le Christ vivant ». Nous y donnerons de la place pour méditer l’Évangile, vivre des sacrements (notamment l’eucharistie et la réconciliation), et être un peu plus fraternels. Le pape l’exprime à sa manière : « Que l’Esprit Saint nous aide à accomplir un vrai chemin de conversion pour redécouvrir le don de la Parole de Dieu, être purifiés du péché qui nous aveugle et servir le Christ présent dans nos frères dans le besoin. »

Beaucoup, en ce début de carême, penseront à se trouver une « résolution » : arrêter de fumer, renoncer à telle ou telle gourmandise, faire plus dans la prière ou dans le service. Savez-vous que, dans certains monastères, le prieur discerne si la résolution choisie par un frère est ajustée et s’il ne s’y cacherait pas un risque d’orgueil ? Si c’est le cas, il lui demande de trouver autre chose !

C’est que la conversion consiste moins à « faire des efforts » qu’à demander à Dieu de nous transformer lui-même.

C’est l’appel de Jésus à longueur d’évangile. La première chose à faire, c’est de demander à l’Esprit-Saint de nous inspirer ce que Dieu veut : « Que l’Esprit-Saint nous aide… », disait le pape. Non pas faire des choses pour « faire plaisir au bon Dieu », mais « faire ce qui plait à Dieu ». Ce n’est pas du tout la même chose. Et si cette fois-ci, « ce qui lui plait » était de ne pas jeûner (je pense ici par exemple à telle personne à la santé fragile) ? Ça vaut le coup de lui demander, vous ne croyez pas ? Ou bien pensons-nous que nous savons mieux que lui ce qui est bon pour nous…

N’oublions pas non plus : ce Carême est un chemin que nous empruntons ensemble. Prions donc les uns pour les autres pour notre conversion et nous pourrons, parvenus à son terme « vivre et témoigner en plénitude de la joie pascale ».

Père Rémy CROCHU

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