Le père Jean-Baptiste Malo est désormais au nombre de celles et ceux, que l’Eglise vénère comme bienheureux. Avec le père Joseph Tien, les missionnaires italien et français et les laïcs laotiens, il appartient aux « bienheureux martyrs du Laos ».

Jean-Baptiste Malo est né le 2 juin 1899 au village du Cep à la Grigonnais de Vay. Très tôt il entend l’appel au ministère de prêtre. Mais la ferme de Vay a besoin de ses bras. Il y travaillera aussi longtemps que nécessaire puis reprendra son projet. Le 1er juillet 1934, Jean-Baptiste est ordonné prêtre pour les Missions Etrangères de Paris. Le 16 septembre suivant il part en Chine. Son ministère sera écourté par le changement de régime politique. Arrêté, emprisonné, expulsé après un jugement sommaire, il est à Hong Kong le 4 décembre 1951. Le 27 novembre 1952, le père Malo rejoint son nouveau champ d’apostolat : la mission de Takhek au Laos.

En 1953, les troupes viet-minh progressent. Après s’être mis en sécurité à la demande des militaires français, monseigneur Arnaud et ses confrères, dont le père Malo, décident de revenir. Ce sera l’arrestation et la marche forcée vers un camp près de Mink au Viet Nam. Le père Malo ne parviendra pas au terme. Il mourra de faim et d’épuisement le 28 mars 1954, en offrant sa vie à Dieu.

Quel est le sens de cette béatification ? Nous nous rappelons d’abord que ce sont les évêques du Laos qui l’ont souhaitée. A la suite de l’appel du pape Jean Paul II aux jeunes Eglises, en l’an 2000, ils ont préparé une liste de personnes que les catholiques Laotiens vénèrent comme leurs pères dans la foi. Alors cette béatification ouvre notre horizon à ces Eglises au Laos, petites par le nombre mais fortes par la vitalité de leur foi. C’est une belle expérience de communion entre nos vieilles Eglises d’Occident et ces Eglises d’Asie en croissance. Chrétiens de Saint Clair en Pays Nozéen et de Saint Guénolé en Pays de la Mée vous devenez proches des chrétiens du Laos.

Et puis quand l’Eglise déclare quelqu’un bienheureux, elle le donne en exemple. Ainsi donc, le père Malo devient pour nous un modèle : un modèle de ténacité pour répondre à l’appel du Seigneur, alors qu’une vie beaucoup plus calme l’attendait.

Un modèle d’engagement missionnaire… Le père Malo a d’abord appris les langues de ceux à qui il était envoyé… Même si nous ne partons pas en mission au loin, il nous faut apprendre la langue ou les langues de nos contemporains pour annoncer le Christ de façon compréhensible….

Un modèle d’engagement missionnaire en allant vers des régions qui n’avaient pas été rejointes par la prédication de l’Evangile. Là encore, sans aller très loin, nous pouvons rejoindre les périphéries, dont parle le pape François.

Un modèle de fidélité sans faille au Christ et à l’Eglise. Les missionnaires sont restés sur place à la demande du pape. Ils auraient pu rentrer en France ou en Italie. Ils ont choisi de ne pas déserter la mission.

Dans la vie du père Jean-Baptiste Malo et de ses compagnons, l’Eglise nous donne un modèle qui nous inspire aujourd’hui.

Je voudrais achever par un détail qui peut paraître anecdotique mais qui révèle la personnalité profonde du père Malo. Après l’arrestation, les gardiens les ont laissé choisir un seul objet dans leurs bagages. Le père Malo a pris sa chasuble. C’était le signe de son attachement profond à l’Eucharistie. Pour lui c’était la source de son activité missionnaire : il y puisait quotidiennement la force de rendre témoignage au Christ. C’était en même temps le sommet de la mission. Le père Malo y rendait grâce pour les fruits qui murissaient.

Notre évêque nous invite à célébrer les 24 et 25 juin prochains les journées eucharistiques missionnaires. Pour nous elles seront colorées par le témoignage du bienheureux père Jean-Baptiste Malo. Puissions-nous comme lui, et par son intercession vivre l’Eucharistie comme la source et le sommet de notre mission. Avec lui soyons des « disciples missionnaires ».

Je propose à votre prière l’oraison de la mémoire des bienheureux martyrs du Laos :

« Dieu de providence infinie, tu as choisi le bienheureux Joseph Tien, prêtre, et ses compagnons, martyrs, pour établir ton peuple parmi les Laotiens ; accorde, nous t’en prions, qu’en nous mettant au service du plus petit parmi nos frères, nous puissions aussi, à leur intercession, mériter de posséder le royaume des cieux ».

Père Serge LERAY, Promoteur de justice dans le procès diocésain

 

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