Image extraite du site “Eglise Catholique en France”
(Journée mondiale de prière pour les Vocations)
Vous le savez sans doute, depuis plus de 50 ans déjà, l’Église a fait de ce 4ème Dimanche de Pâques le Dimanche de la prière pour demander au Seigneur de nous donner des vocations (Jésus n’a-t-il pas dit : « Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson »).
En disant « vocations », peut-être pensons-nous d’abord aux vocations de prêtres, mais en fait, au moins dans nos pays d’Europe, se sont aussi bien les vocations de religieux et de religieuses qui se raréfient.
Certes, on le remarque peut-être plus spontanément au niveau des prêtres du fait de leur responsabilité dans l’animation des paroisses…Rendons-nous compte : là où il y a 30 ou 40 ans, on pouvait encore trouver 2 ou 3 prêtres par clocher (selon les communes ou cantons), on en arrive, en milieu rural, à 2 prêtres (et encore?) pour 20 clochers (ou plus).
On peut donc dire que le besoin est crucial !
Et pourtant, à mon avis, s’il est urgent de prier pour les vocations, il me semble encore plus important de prier et de vivre de telle sorte que nous mêmes et l’ensemble des gens de nos pays riches retrouvions le vrai sens de la Vie.
En effet, si vivre consiste avant tout à naître, puis à chercher le plus de plaisirs possibles et par tous les moyens possibles durant quelques dizaines d’années, pour n’aboutir finalement qu’au cimetière ou au crématorium, on peut penser que le mode d’existence de notre monde « dit moderne » peut ainsi continuer sur sa lancée.
Toutefois, il nous faut bien reconnaître que si cette façon de concevoir la vie est assez spontanément la plus tentante parce qu’elle ne demande ni beaucoup d’efforts, ni trop de réflexion, pour autant, elle est loin de donner les mêmes chances à tous (combien d’injustices ne peut-on observer à partir de cette recherche du plaisir, la plupart du temps : chacun pour soi ?) et de surcroît, habituellement pour tomber dans ce terrible ressenti que la vie n’est « qu’un non-sens » (disons même une absurdité) : Oui, pourquoi vivre, si ce n’est que pour cela ? Et ceux qui disent : « Au moins, profitons-en tandis que c’est possible ! » ne font-ils pas sans trop se l’avouer, le constat d’un certain désespoir puisque avec regret, il faudra un jour lâcher tout ça ?
Et justement, c’est bien là que le message de Jésus vient tout éclairer d’un jour nouveau, Lui qui est mort d’avoir aimé (de n’avoir voulu que le bien de tous sans exception) et qui est ressuscité, il vient nous dire que la vie sur terre n’est qu’un passage ; elle n’est qu’une invitation à choisir de vivre aujourd’hui dans l’amour pour aboutir un jour au plein accomplissement de cet Amour dans la rencontre avec notre Créateur et Sauveur pour une plénitude de joie qui n’aura plus jamais de fin.
Tant que le monde n’aura pas compris cela, parler de vocation (et prier pour les vocations) aura du mal à être perçu et ne servira pas à grand-chose. Redisons-le, nous sommes faits, tous autant d’êtres humains que nous sommes, pour vivre de l’Amour même dont Dieu, notre créateur, nous aime et veut nous combler, et cela en prenant conscience des talents (ou des qualités, si vous préférez) dont ils nous a chacun gratifiés. Même un philosophe grec, Aristote, presque 400 avant Jésus avait déjà entrevu cela quand il écrivait : « Là où nos talents et les besoins du monde se rencontrent, là se trouve notre vocation ».
Eh bien réalisons à plus forte raison combien le Dieu, Créateur et Maître de tout, que Jésus est venu nous révéler, ne peut s’être trompé en nous donnant d’exister chacun avec les aptitudes qui sont les siennes, afin que tous puissent en profiter, avant d’être comblés un jour et pour toujours de la plénitude de la joie du ciel.
Prions donc l’Esprit-Saint de nous permettre de prendre clairement conscience de ces aptitudes qui sont les nôtres, afin qu’avec la grâce du ciel, nous leur en fassions porter les plus beaux fruits.
Et alors, c’est en toute vérité que selon la Parole de Jésus nous pourrons « Prier le Maître de la Moisson, d’envoyer des ouvriers à sa moisson » et déjà lui en rendre pleinement grâce, sans plus attendre. Amen ! Alléluia !
Père Jean Michel POUPARD