Il est bon de savoir que Jésus, avant même de mourir, a prié pour nous. Cette grande prière de Jésus, dont on n’a qu’une partie ici, nous renseigne sur 3 raisons de Jésus de prier pour nous : « Pour que nous soyons unis en lui » ; pour que « nous soyons comblés de sa joie » ; et pour qu’en ce monde, nous soyons « gardés du Mauvais ». Reprenons ensemble ces trois intercessions que Jésus adresse au Père dans sa prière.
I – Pour que nous soyons unis dans son nom
En accompagnant les jeunes de la profession de foi dans le sacrement du pardon, il y a deux jours, j’ai utilisé la comparaison avec un instrument de musique comme un piano ou une guitare. Ce sont des instruments polyphoniques ; c’est-à-dire qu’on peut tirer d’eux plusieurs notes à la fois. La condition préalable, c’est que les cordes soient accordées entre elles. Il suffit que qu’une seule d’entre elles ne le soit pas pour empêcher d’entendre la musique sans grincer des dents. Il en est ainsi des désaccords entre nous, des malentendus ou des sous-entendus, des manques d’ajustement les uns aux autres. Nous dépendons à ce point les uns des autres que la moindre dissonance aura des conséquences non seulement sur le groupe mais aussi sur ceux qui, de l’extérieur, le regardent. Accordés entre eux ; accordés sur le Christ et la partition de l’évangile. Il faut que notre amour ressemble à celui du Christ, sinon, ça ne sonnera musicalement pas juste !
II – Pour que nous soyons comblés de sa joie
Nous avons médité ce thème dimanche dernier encore. Aussi, je n’y reviens pas sinon pour redire que la joie du Christ est bien ce à quoi il nous invite à aspirer : nous sommes faits pour la joie. Mais m-pas n’importe quelle joie : celle qu’on puise dans une vie où nous avons justement cherché sans relâche à nous accorder avec l’amour du Christ et celui de des frères en humanité qu’il nous a donnés.
III – Pour que nous soyons gardés du Mauvais
Jésus a enfin prié pour que nous soyons gardés du Malin, de l’esprit du Mal. Il a prié pour que nous soyons préservés de succomber à la tentation d’être infestés par les maladies d’un monde sans lui, centré sur lui, sur sa science, ses richesses, ses pouvoirs. Le Christ veut moins que nous fassions des choses que nous nous laissions faire par lui, travailler par lui. Quitte à parfois devoir en souffrir.
Les enfants qui feront « profession de foi » ne se présenteront pas devant Dieu pour lui dire : « tu as vu tout ce que je fais pour les autres et pour toi » ! Ils diront à Dieu qu’ils croient en lui, qu’ils veulent s’appuyer sur lui, se laisser transformer, sanctifier par lui. Ils diront à Dieu : je crois que, de ce morceau de bois que je suis, tu peux faire un piano ou une guitare, accordé à l’Évangile et qui serve à chanter ta gloire.
Père Rémy CROCHU
HOMELIE-DU-12-05-2024Père Jean Michel POUPARD