JOYEUX TEMPS PASCAL !
Prière d’un prêtre un soir de Pâques
Seigneur, me voici dans ton église ce soir de Pâques. Tout est calme à présent, après cette semaine si dense. Je repense ce soir à ta rencontre avec les disciples d’Emmaüs,
Comme eux donne moi de voir des signes de Ta présence de Ressuscité
Je t’offre d’abord ma joie de croire et aussi ce grand don de la foi, je veux rendre grâce.
Je dépose aussi ma fatigue et mes limites, les nombreuses sollicitations pendant cette semaine sainte,
Pardon, pour l’activisme parfois et mes précipitations futiles dans ces préparatifs de Pâques.
Toutes ces rencontres de cette semaine sont imprimées dans mon cœur, je veux t’offrir même dans le désordre de ma mémoire quelques moments : les enfants du jeudi saint et l’appel à vivre le lavement des pieds pour être à l’école du service des frères, les jeunes ou moins jeunes au service de la proclamation de la parole de Dieu spécialement pendant la veillée pascale, qu’elle est douce cette parole ! Quel héritage et quel trésor l’histoire du peuple de Dieu !
Que de talents aussi pour chanter ta création et le Mystère de la foi, je veux rendre grâce pour les petits chanteurs, les personnes au service du chant, les organistes et les instrumentistes, c’était très beau notre louange vers Toi !
Dans nos paroisses aussi, cette prière s’exprime par les mains des équipes d’art floral et de nos sacristains.
Je garde en silence au fond de moi leurs prénoms, ils ont tant donné cette semaine pour la liturgie.
Je reprends conscience ce soir grâce à leur art et leur service que c’est Toi la source de la vie et ce n’est pas mon œuvre, notre œuvre uniquement, mais l’appel à embellir l’œuvre magnifique de Ta Création.
Sois béni aussi encore pour les laïcs en mission, les catéchistes, les personnes près des enfants et des jeunes. A travers eux tu esquisses un chemin de foi, des liens entre les générations, un éclairage afin que chacun découvre sa place, sa vocation, son appel. Dans ma prière mes confrères prêtres plus aînés ont une place particulière, je t’offre notre profonde communion de ce jeudi et ce dimanche, merci pour leur donation, la sagesse, leur expérience. Avec moi ces jours ci ils ont été les instruments de Ta miséricorde. Tel enfant, tel jeune parent, telle personne malade se sont ouverts à cet horizon de ton pardon, de guérison, de résurrection. Quelle grâce !
Vendredi pendant le chemin de croix, j’ai prié pour nos souffrants, nos malades, nos familles brisées, nos divisions, ceux qui tout au long de l’année dans un service témoignent de la charité près des plus nécessiteux. Reçois nos fragilités, les miennes aussi tu les connais. Quel Mystère de savoir que tu les as portées pour nous dans ton sacrifice de la croix. Ce soir enfin, je contemple toutes ces lumières d’hier soir et de ce matin, autour du Cierge Pascal. Que cette lumière se propage dans nos villages et nos bourgs. Ce matin chacun de nos 14 clochers annonçaient à toute volée encore une fois ce qui fait le cœur de notre foi : Tu es vivant ressuscité.
Ma prière est pauvre ce soir, mais confiante, je me souviens qu’être curé cela veut dire « prendre soin ». Merci Seigneur pour nos paroisses ! Enfin, Merci pour toutes les petites mains, ceux que j’ai oublié de te nommer, les absents, ceux qui ne connaissent plus ou pas la joie de croire ! C’est Toi le pasteur, prends soin de nos communautés ! Un dernier mot : Alléluia !
Enseignement n° 6 : le dimanche de la miséricorde divine et le rite de l’aspersion
En cette année Sainte, nous serons davantage sensibles ce dimanche 3 avril au « dimanche de la miséricorde ». La fête liturgique de la Divine Miséricorde a été instituée par St Jean Paul II suite à la canonisation de sainte Faustine et avant la consécration, par le pape polonais, du monde à la miséricorde du Père. Elle s’inscrit comme un contrepoids aux totalitarismes communiste et nazi. Dans Mémoire et Identité, Jean-Paul II écrit que « L’unique vérité capable de contrebalancer le mal de ces idéologies est le fait que Dieu est Miséricorde. »
L’usage est de proclamer ce dimanche, l’évangile de l’apparition « huit jours plus tard » de Jésus ressuscité à Thomas : « Avance ta main, touche du doigt l’endroit des clous, ne sois pas incrédule, sois croyant ! » Le geste de l’apôtre est à mettre en corrélation avec celui du coup de lance également rapporté par St Jean (du côté du Christ jaillit de l’eau et du sang). Autant de signes pour traduire la miséricorde divine.
Ce dimanche et spécialement les dimanches du temps pascal, on peut remplacer la préparation pénitentielle ordinaire par la bénédiction et l’aspersion d’eau en mémoire du Baptême, suivant le rite prévu dans le missel romain. Ce geste signifie notre appartenance au Peuple de Dieu et nous aide à faire mémoire de notre propre statut de « déjà sauvé » par la Croix du Christ à travers les eaux du baptême.
Père Pierre-Yves