JOYEUSES PAQUES ! par notre Evêque
Jésus, mort sur la croix est sorti du tombeau : Il est vivant ! Marie-Madeleine sort et se rend au tombeau. Pierre et le disciple que Jésus aimait sortent à leur tour : la pierre est roulée ; le tombeau est vide. Dans l’élan de Pâques et de Pentecôte, l’Église sort et proclame, en paroles et en actes : Christ est ressuscité !
En sortant, les chrétiens participent à la transformation du monde. L’évènement pascal marque l’histoire de notre civilisation : des fêtes chrétiennes, le dimanche rythment le calendrier. Pour se réunir le dimanche, des chrétiens construisent des églises. Témoins du Christ ressuscité, ils font naître des œuvres sociales, éducatives, caritatives. A la fin du 2ème siècle, à Carthage, Tertullien témoigne : » Il y a chez nous une caisse commune. Chacun verse une petite cotisation. On fixe un jour par mois. Les cotisations sont comme un trésor réuni par amour pour Dieu. On ne prend pas cet argent pour faire de bons repas (…) On le prend pour nourrir les pauvres, payer leurs funérailles, aider les jeunes qui n’ont pas de quoi vivre et qui n’ont plus de parents (..) Cette façon de vivre la charité, nous fait remarquer. Beaucoup de païens disent en parlant des chrétiens : » Voyez comme ils s’aiment les uns les autres » ( Apologétique, n° 39 ).
L’Eglise du jour de Pâques est une Église en sortie. Cette sortie fait parfois l’objet de méfiance. Après les évènements du début d’année et même antérieurement en France, un courant d’opinion semble se répandre. Il jette le soupçon sur les religions en général. « L’église observe, déplore, regrette une forme de laïcisation de la société, c’est à dire la mise en œuvre du projet de cantonner l’expression des convictions religieuses des citoyens dans le seul espace privé… »¹. L’Église catholique ne remet pas en cause la laïcité de l’État. Mais « il y aurait un risque important à passer de la laïcité de l’État à la laïcisation de la société ». Par exemple, les institutions éducatives liés à l’Église catholique sont une réalité. Les refuser constituerait un sujet de tensions. Les personnes adhérant à une religion ne sont pas que des objets d’analyse sociologique ou historique ; dans la vie de la cité, elles désirent être des interlocuteurs comme d’autres.
L’Église de Pâques, c’est l’Église en sortie missionnaire ! « Personne ne peut exiger de nous que nous reléguions la religion dans la secrète intimité de personnes, sans aucune influence sur la vie sociale et nationale, sans se préoccuper de la santé des institutions de la société civile, sans s’exprimer sur les évènements qui intéressent les citoyens (..) Une foi authentique, qui n’est jamais confortable et individualiste, implique toujours un profond désir de changer le monde ». ( François, La joie de l’Évangile n° 183 ).
Car le Christ est ressuscité !
+ Jean-Paul James évêque de Nantes