Vous trouverez ci-dessous la très belle exhortation de notre Evêque parue dans la dernière édition de la revue “Eglise en Loire-Atlantique” :
LA PAIX EST DON DE DIEU
Christian, habitant de Nantes, a connu la rue pendant plusieurs années. À la fin de l’année de la miséricorde, il part à Rome, avec ses amis de la Maison Lazare et la chorale « Au clair de la rue ». Arrivé là-bas, il s’adresse au Pape François : « Je prierai pour vous et pour la paix dans le monde ». Même le Pape est étonné. Pourquoi Christian prie ? Pour lui ? Pour retrouver la santé ? Non. Mais pour la paix. Le Pape commente : « La plus grande pauvreté c’est la guerre. Écouter cela de la bouche d’un homme qui a souffert la pauvreté matérielle, la pauvreté de santé, c’est un appel à travailler pour la paix. La paix qui, pour nous chrétiens a commencé dans une étable d’une famille marginalisée ».
Noël se fait proche. Un récit étonnant à nouveau proclamé. Un enfant dans une mangeoire. Le chant des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ». (Lc 2, 14). Avançons-nous dans la crèche. Plus près que les moutons. Plus près que les bergers. Regardons avec les yeux de Marie et de Joseph, l’enfant endormi. « Le Christ est notre Paix » (Ep 2,14). Lorsque Jésus dit : « Je vous donne ma paix », il nous transmet ce qu’il est lui-même. La Paix est don de Dieu.
La Paix est aussi une tâche. « Heureux les artisans de Paix », proclame le Christ. Être artisan de Paix, c’est-à-dire la transmettre, laisser passer cette Paix reçue du Christ. Saint François d’Assise l’exprime : « Seigneur, fais de moi un instrument de paix ».
Être artisan de paix dans nos relations avec les autres. Œuvrer pour la paix et la justice dans notre monde. Car la paix ne va pas sans la justice. Aider des ennemis à se réconcilier. Parfois jusqu’à compromettre notre propre paix personnelle.
Être artisan de paix, cela commence dans nos familles, nos relations de voisinage. Par exemple, résoudre les conflits par le dialogue et non par la force, par l’agression verbale : même les mails écrits sont à relire, à vérifier avant d’être envoyés dans un coup de colère !
Être artisan de paix en favorisant le dialogue. Dans ce dialogue, commencer avec ce qui rassemble, et n’aborder qu’après, ce qui divise. Dialogue qui accepte l’autre, qui sait l’estimer, l’aider, le servir. Dialogue qui conteste les despotes et les oppresseurs. C’est le défi de ne pas mettre à la première place ce qui génère la violence.
Être artisan de Paix : une tâche à vivre grâce au don de la Paix, au Prince de la Paix que nous célébrerons à Noël.
Bon Noël !
+Jean-Paul James, évêque de Nantes