Les Psaumes de la Miséricorde
Depuis le début de l’année sainte, quelques paroissiens ou groupes ici ou là s’expriment ainsi : parlez nous de la miséricorde, expliquez nous !… Des membres des équipes d’animation paroissiale vivaient leur récollection annuelle samedi matin dernier à l’Abbaye de Melleray et ont été bénéficiaires d’un riche enseignement du Père Benoît Bertrand, vicaire général. Voici donc la réponse à une attente. Au fil des mois régulièrement en cette année 2016, modestement, je proposerai donc des petits enseignements sur cette thématique (la miséricorde dans la bible, les œuvres de miséricordes corporelles et spirituelles selon les accents du St-Père François, la spiritualité, les saints et la miséricorde, son actualité …). Pour ce premier temps, je propose une introduction aux psaumes de la bible sur la Miséricorde. Bonne lecture et méditation.
Père Pierre-Yves
Enseignement n° 1
La miséricorde est l’une des principales caractéristiques divines mises en évidence dans le psautier. Il y a des poèmes que l’on peut appeler « psaumes de la miséricorde » marqués par l’agir amoureux du Seigneur avec lequel Il s’adresse aux croyants. Le mot « miséricorde » est riche de signification et est donc traduit de plusieurs manières : tendresse, grâce, indulgence, bonté, bienveillance, amour. Le Père André Guillet évoquait l’autre jour sa proposition aux résidents de la maison hospitalière à Nozay de décliner d’autres mots plus proches de nous pour exprimer la miséricorde. La liste n’est donc pas exhaustive. Les psaumes sont une aide pour approfondir la richesse du vocabulaire autour de ce thème. Celui-ci révèle un aspect étonnant de Dieu : celui de la maternité. Les entrailles maternelles de Dieu sont émues au point de pardonner. Dans l’univers biblique, la partie la plus intime, où siègent les sentiments, est justement le ventre, les entrailles, ce qui laisse apparaître un lien très fort entre la miséricorde et l’engendrement : « enfanter la miséricorde » signifie « mettre au monde la vie ».
Les psaumes donnent la voix à l’Homme et à son corps. C’est justement à travers son corps et ses membres que la prière va trouver ses tonalités, ses temps, ses rythmes, ses espaces. Lorsque l’Homme prie, aime, souffre, loue, autrement dit lorsqu’il vit, il le fait avec toute sa personne. Peut-être avons-nous parfois une certaine vision chrétienne trop appuyée sur la seule dimension rationnelle, passant au second plan la dimension corporelle. Ceci laissant supposer que la forme de prière la plus noble serait celle de la pensée. Les psaumes sont une école au contraire et spécialement ceux de la miséricorde, pour mettre au centre « la chair de la foi » et avec elle, toute l’épaisseur existentielle qui traversent les récits de la Bible. Le Pape François dans son introduction à l’Année Sainte nous éclaire sur ces dimensions : « les Psaumes font apparaître cette grandeur de l’agir divin : « car Il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse » (psaume 102) . En bref, la miséricorde n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur enfant.
Voici la liste des psaumes de la miséricorde : psaumes 24, 40, 41, 50, 56, 91, 102, 118, 135, pour nourrir notre prière.