Saints de nos paroisses
Que connaissons-nous des saints dont nos paroisses portent le nom : Saint Guénolé et Saint Clair ? Mieux les connaître est une manière de recevoir comme un don l’héritage dont nous bénéficions aujourd’hui. Et c’est peut-être aussi la source d’une grâce particulière à faire croître dans nos paroisses. C’est en tout cas ce qui m’a donné envie, en ce début d’année, d’aller voir de ce côté. J’ai donc mené ma petite enquête (sur internet !).
Saint Clair
On ne sait que peu de choses sur lui, et les sources n’ont pas une grande fiabilité. Il nous serait arrivé de Rome à la fin du IIIème siècle, envoyé par le Pontife, et emportant avec lui une relique de la croix de l’apôtre Pierre (d’où la dédicace de la Cathédrale). Certains vont même jusqu’à reconnaître en lui un disciple direct de Saint Pierre. Il en aurait été le digne apôtre, venant fonder notre diocèse et évangéliser la Haute-Bretagne, avant de finir ses jours près de Vannes.
Il sera considéré comme l’inspirateur de nombreux témoins locaux de la foi au cours des siècles, à commencer les saints Donatien et Rogatien. Ses reliques, lors des incursions normandes du IXème siècle, furent transportées à l’abbatiale Saint Aubin d’Angers où elles peuvent être vénérées aujourd’hui. On attribue à Saint Clair — dont le nom est ainsi prédestiné ! — des guérisons d’aveugles. Saint Clair est célébré le 10 octobre.
Saint Guénolé
On raconte — mais il est difficile de distinguer là encore entre l’histoire et la légende — que vers 485, un jeune ermite breton du nom de Gwenole (Winwaloei), né de parents venus du Pays de Galles reçoit la vision du grand Saint Patrick (Irlande) venant lui demander de fonder un monastère. L’abbaye de Landévénnec (Finistère) sera aussitôt bâtie (490) où l’abbé mourra en 532 au milieu de ses moines, « un ange du ciel réclamant sa présence ». Sa mémoire sera vive pour ses frères moines, lui attribuant toutes sortes de dons et de prodiges. Comme celui d’avoir rendu la vue à sa jeune sœur, ce qui lui vaut d’être le Saint Patron des oculistes ! Ou encore celui d’avoir sauvé du naufrage des voyageurs, ce qui lui vaut encore d’être le saint patron des femmes de marins-pêcheurs !
Son histoire bretonne vient rencontrer la nôtre au moment des invasions barbares (Xème siècle). Forcés à s’exiler, les moines de Landévénnec emportent les reliques de leur saint et, dans leur périple, ils vont passer par Pierric — au « pas du Saint ». On y raconte qu’un moine en prière frappa du pied le rocher et qu’il sentit qu’il s’enfonçait pour laisser jaillir une source miraculeuse. On fête Saint Guénolé le 3 mars.
Des saints pour aujourd’hui
Si nos paroisses sont honorées du nom de ces deux saints, c’est peut-être pour réveiller notre élan missionnaire au service de l’annonce de l’Evangile et nous inviter à entrer dans leur sillage. Plaise à Dieu que l’un et l’autre intercèdent pour nous en redonnant, par notre témoignage, la vue aux aveugles d’aujourd’hui. C’est du moins mon souhait, en ce début d’année.
Père Rémy CROCHU