Il règne à jamais !

La royauté : quel mot étrange désormais dans un pays qui est en république. Nous fêtons le Christ roi de l’univers le dernier dimanche de l’année liturgique, cette année le 23 novembre. Pour comprendre comment ce titre est arrivé, il faut d’abord rappeler que la Bible a un avis mitigé sur la royauté. En effet, ce sont les nations païennes qui avaient un roi, et Israël en demande un d’abord pour leur ressembler. Le prophète Samuel y voit une insulte à Dieu. Un roi n’est-il pas responsable de tous ? Dès lors, ce titre ne peut convenir qu’à Dieu ! Pourtant Dieu va demander à Samuel de leur choisir un roi à titre pédagogique (1Samuel 8). En effet, si le roi David fut assez humble pour désirer le bonheur du peuple avant le sien, la suite fut moins glorieuse et le peuple comprit alors que seul Dieu pourrait faire venir un roi selon son cœur, un roi bien-aimé comme David. C’est là l’origine de l’attente du Messie : j’en parlerai les 12 et 13 décembre lors de veillées au milieu de l’Avent . Dieu prévoyait le jour où il nous enverrait son Fils.

Pourtant Jésus n’a pas accepté d’emblée le titre de roi lors de son ministère public. Il voulait le débarrasser de toutes nos prétentions humaines à « écraser » les autres. « Vous le savez, les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. » (Matthieu 20,25-26). La manière pour Jésus d’être responsable de tous à été de donner sa vie pour la multitude. Aussi est-ce seulement lors de sa passion qu’il accepte le titre de roi.  D’une part, il est roi en étant serviteur de notre salut. D’autre part, le Christ remet tout à son Père : cela nous fait comprendre que toute « royauté » sur terre est une délégation au nom de celui qui est la source de la Vie.

Nous appartenons depuis notre baptême à un peuple de prêtres, de prophètes … et de rois. Nous avons une responsabilité importante envers les autres. Nous devons le faire à la manière du Christ, en étant serviteurs de la grâce de Dieu en nos frères. Comme le Christ a subi les outrages du monde, nous devons être conscients que nous risquons d’être à notre tour incompris. Cependant si nous réussissons à faire du bien, sachons que c’est par délégation, car Dieu en est la source. Le film Sacré Cœur qui passera à Nozay le 30 novembre nous dit cette source d’amour qui seule peut étancher la soif du monde. Que son règne vienne !

Père Jérôme Rialland

Les commentaires sont fermés.