C’est la fin du monde !
Nous nous approchons du terme du cycle liturgique. En décembre débutera un nouveau cycle avec le temps de l’Avent, mais restons encore dans la dynamique du moment qui nous fait porter notre regard vers la fin des temps, vers le terme. En effet, les lectures bibliques de la période actuelle ne cessent de nous parler d’apocalypse, nous invitant à regarder vers ce qui vient et les dispositions que nous devons prendre pour nous y préparer :
« Moi, Daniel, je regardais, au cours d’une vision de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme » (Dn 7, 13)
« Voici qu’il vient avec les nuées, tout œil verra, ils verront, ceux qui l’ont transpercé. » (Ap 1, 7).
« Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée ».
« Les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire ». (Luc 21, 27).
« Vous aussi, lorsque vous verrez cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. » (Luc 21, 32).
« Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » (Luc 21, 36).
En réalité, la liste est interminable des annonces de la fin des temps. Or, il y a beaucoup de raisons de penser que nous y sommes, songent certains qui en énumèrent les « signes évidents » : guerres, dérèglement climatique, catastrophes naturelles, crises sociales ou morales, les pandémies, la menace nucléaire… Mais est-ce bien nouveau, cela ? Regardons en arrière et comprenons que cette idée a traversé l’esprit de beaucoup de gens avant nous :
« Notre monde a atteint un stade critique, disait un proverbe égyptien. Les enfants n’écoutent pas leurs parents. La fin du monde ne peut pas être loin » !
« La fin du temps présent étant imminente, écrit le pape St Grégoire « le Grand ». Le Seigneur console la sainte Église de ses douleurs en multipliant les âmes qu’elle rassemble » (VIème siècle).
Le pape Innocent III (décédé en 1216) prédit que le monde prendrait fin 666 ans après la montée de l’islam en 618, soit en 1284 !
On peut continuer ainsi avec beaucoup d’auteurs qui ont prédit la fin du monde pour leur temps ou pour des temps futurs. L’une des dernières en dates étant, rappelons-nous, le 12 décembre 2012 (12/12/12 !), annoncée par les Témoins de Jéhova !
Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est qu’il y aura une « fin du monde » ; ce que nous ne pouvons prédire, c’est quand il y aura une « fin des temps ». La question qui demeure est donc celle de notre préparation : serons-nous prêts ? Et Jésus insiste beaucoup sur ce point, notamment dans des paraboles comme celle des « vierges sages et des vierges folles », du figuier dont les bourgeons de l’hiver annoncent déjà l’été, des ouvriers de la « dernière heure » : « Tenez-vous prêts ! »
Pour ma part, je suis convaincu que la fin du monde a déjà commencé avec la mort du Christ et qu’elle se prolonge dans chaque agonie d’un homme ou d’une femme sur la terre. Un monde ancien s’en va, c’est une évidence pour tous les hommes ! Mais un nouveau monde arrive, et réjouissions-nous d’en voir déjà les signes !
Père Rémy CROCHU