Qu’est-ce que l’effusion de l’Esprit ?
Au jour de Pentecôte, les apôtres furent remplis de l’Esprit-Saint, passant soudainement de la peur à l’audace du témoignage. C’est ce même mouvement de transformation que nous continuons de demander dans nos communautés chrétiennes. De quoi s’agit-il. Je vous propose un texte du père Michel Rondet, Jésuite, paru dans le journal La Croix en 2021.
Le livre des Actes des Apôtres nous révèle que la première communauté chrétienne a fait l’expérience de l’effusion de l’Esprit, non seulement au jour de la Pentecôte, mais en bien d’autres circonstances. Il s’agissait alors d’authentifier par des signes la parole des Apôtres.
Plus tard, il a pu sembler que l’Esprit s’absentait de la vie de l’Église, en fait son action s’était intériorisée et universalisée, elle visait la sanctification du peuple de Dieu.
L’Esprit suscite de nouvelles pentecôtes
Tout au long de son histoire, lorsque l’Église s’est trouvée menacée de dérives ou d’enlisement graves, l’Esprit a suscité de nouvelles pentecôtes pour la ramener à l’Évangile. Le mouvement franciscain au XIIIe siècle en est un exemple parmi beaucoup d’autres. Plus près de nous, le concile Vatican II a été une véritable effusion de l’Esprit pour ramener l’Église à ses origines évangéliques et l’ouvrir à un vrai dialogue avec les cultures et les religions. Ce concile a été suivi d’une floraison d’initiatives communautaires qui ont tenté d’en traduire les grandes intuitions.
Là aussi, il peut sembler que le Souffle se soit retiré et que l’enthousiasme des communautés nouvelles ait fait place à un quotidien plus morose. Mais le Saint-Esprit, au-delà des signes donnés, grave en profondeur les grandes intuitions du concile dans la vie des communautés chrétiennes. L’appel de tous à la sainteté qui se traduit par la redécouverte du sacerdoce commun des fidèles et les responsabilités qu’il confère dans la mission. L’ouverture aux autres cultures et religions pour une vision renouvelée de l’universalité du salut, la place privilégiée du petit et du pauvre dans une vision évangélique.
L’Esprit qui hier a soufflé en rafales se manifeste aujourd’hui dans une germination pleine de promesses. Les saints de notre temps témoignent de cet Esprit : Charles de Foucauld, Mère Teresa… Si nous voulons connaître aujourd’hui les effusions de l’Esprit, c’est dans ce courant qu’il faut nous insérer. »
Appelons la venue de l’Esprit-Saint sur nos paroisses, sur notre diocèse. Qu’une nouvelle Pentecôte remplisse nos communautés chrétiennes et fasse de nous des témoins joyeux de la Résurrection. Viens, Esprit-Saint !
Père Rémy, curé.