Hier matin, un fanatique islamiste a pénétré dans le Basilique Notre Dame de l’Assomption, à Nice, et a assassiné le sacristain et deux femmes qui étaient en train de prier. Tous trois étaient là pour manifester leur attachement au Dieu de Jésus-Christ, comme de nombreuses autres personnes qui fréquentaient ce lieu. C’est pour cela que la vie leur a été ôtée. Mais au-delà de l’Eglise Catholique, c’est notre pays qui a été atteint, et sa devise « liberté, égalité, fraternité » foulée aux pieds.
Je voudrais exprimer mon effroi devant l’extrême violence d’un tel acte et ma profonde tristesse de voir des disciples de Jésus-Christ, mon frère et mes sœurs dans la foi, exécutés alors qu’ils cherchaient tout simplement à vivre en fidélité à l’Evangile. En ces heures douloureuses, j’assure de ma prière les victimes et leurs familles, le diocèse de Nice, son évêque, mon frère André MARCEAU, et plus particulièrement la communauté catholique de la Basilique Notre Dame de l’Assomption.
Nous pouvons ressentir de la colère mais n’oublions pas qu’elle conduit au ressentiment et, trop souvent, à l’exclusion et à la violence. Dans l’Evangile selon St Matthieu (5, 43-44), Jésus dit à la foule : « « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. »
Il ne s’agit pas ici de naïveté ou d’angélisme, mais de s’engager sur les chemins difficiles et escarpés de la fraternité en combattant la violence et l’intolérance par l’amour. Aimer à la suite de Jésus, c’est reconnaître en l’autre, quel qu’il soit, un frère en humanité ; c’est toujours privilégier avec lui le chemin du dialogue sur celui de l’affrontement ; c’est respecter sa foi, sa culture et tout ce qui lui est essentiel. Jésus le Christ a emprunté ce chemin de l’amour authentique jusqu’à la croix et les chrétiens savent qu’il est le chemin de la vie.
« Priez pour ceux qui vous persécutent », alors je voudrais inviter les chrétiens mais aussi tous celles et ceux qui lèvent les yeux vers le Ciel à prier pour l’agresseur, à prier pour tous ceux qui répandent cette idéologie mortifère et pour tous ceux qui s’y laissent entraîner, afin que leurs cœurs s’ouvrent à la miséricorde.
Ce dimanche, l’Eglise Catholique célébrera la fête de la Toussaint. Résonnera dans nos églises cet appel de Jésus : « Heureux les artisans de Paix. Ils seront appelés Fils de Dieu ; Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute, et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les Cieux ! ». Ainsi les catholiques rediront avec force leur espérance en Jésus Ressuscité, ils auront à cœur de faire mémoire des frères et sœurs de Nice qui ont témoigné de leur foi jusqu’à verser le sang.
A Nantes, le 30 octobre 2020,
+ Laurent PERCEROU
Evêque de Nantes
En ces heures douloureuses, les catholiques sont invités à prier avec ces mots : “Seigneur, Nous te confions notre pays alors qu’il vient de connaitre un nouvel événement dramatique à travers l’assassinat de plusieurs personnes dans la basilique Notre Dame de Nice. Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraine aussi dans sa résurrection. Qu’il nous enracine dans une authentique espérance. Nous te prions pour les défunts et leur famille. Nous te confions leur douleur. Nous te prions pour la communauté chrétienne et tous les habitants de la ville de Nice. Donne tout particulièrement aux catholiques d’être confortés et renouvelés dans leur témoignage évangélique. A la veille de la Toussaint, que l’Esprit Saint fasse plus que jamais de nous des artisans de paix, dans la justice et la vérité. Par l’intercession de Notre Dame, nous te prions.”