Voici l’histoire du 4ème roi-mage :

Ils étaient 4 rois mages qui avaient résolu d’aller adorer, dès sa naissance, le roi d’Israël. Ils avaient étudié les livres saints des juifs : ce roi, le dernier, le plus grand, était le Sauveur du monde. L’étoile qui l’annonçait était apparue dans le ciel. Les 4 rois mages s’étaient donné rendez-vous sur la grande place du centre-ville de Babylone. « Nous partirons dès la prochaine nuit, à minuit, sans faute, avec les trésors que nous avons préparés. »

Mais, à minuit, l’un d’eux manquait. « Nous ne pouvons pas attendre davantage, nous serions tous en retard » ; les 3 mages présents se mirent donc en route, sans leur compagnon.

De fait, le 4ème roi mage arriva à l’endroit du rendez-vous beaucoup plus tard, c’est-à-dire trop tard ! Oh ! ce n’était pas de sa faute ! parti à temps de chez lui pour être à l’heure avec les autres, il avait trouvé sur le bord de sa route, un homme blessé, à demi mort. Un instant, le 4ème roi mage hésita : « passer ou soigner ce blessé, ce qui me mettra en retard assurément ? ». Il n’hésita pas longtemps : l’homme blessé était là devant lui, son semblable, à soigner, à sauver. Il lui donna les premiers soins, le chargea sur son dromadaire et le confia un peu plus loin à un aubergiste, n’oubliant pas de prélever sur son trésor une forte rémunération. Mais, avec ce geste de compassion, quand ce 4ème roi arriva sur la grande place de Babylone, elle était déserte ! Pas de reproche de sa part pour ses compagnons : c’était la consigne, aucun ne devait retarder les autres. « Eh bien, je ferai le voyage seul » se dit-il, « seul, on voyage plus vite ».

En effet, une semaine plus tard, ce 4ème roi arrive dans la campagne de Bethléem en Judée. Il y découvre des gens abattus, désespérés, inquiets. Entrant dans une maison, il se renseigne. Le jeune couple présent lui annonce : des soldats d’Hérode sont dans la région, recherchant tous les enfants pour les tuer. « Eh bien ! j’en sauverai quelques-uns », décida-t-il. A peine ceci dit que l’on frappe violemment à la porte. Le 4ème roi mage se précipite à la porte, l’ouvre et reste dans l’encadrement : il montre au chef des soldats qui veut entrer avec son épée quelques pièces d’or en lui disant : « je suis seul dans cette maison ». Le chef regarde le petit trésor, le prend et dit à sa troupe : « il n’y a pas d’enfant ici ! » Le 4ème roi mage ne sait pas s’il a bien fait de diminuer le trésor qu’il voulait offrir, mais très vite en lui la paix et la foi l’emportent. Il vient de sauver les enfants d’une famille, il vient de donner une grande espérance. Les parents lui apprennent alors que le petit roi messie qu’il veut rencontrer et adorer a dû fuir en Egypte. « Eh bien ! je continue ma route, qui devient plus longue que prévue ».

L’Egypte est vaste. Mais en quittant Bethléem, un vieux sage le renseigne : « le roi-messie d’Israël que vous cherchez n’habite pas les palais luxueux. D’après nos écritures, vous le trouverez parmi les pauvres, les humbles, les exclus, peut-être même les condamnés. » Arrivé en Egypte, le 4ème roi est ainsi conduit près des plus petits du peuple. Ouvrant de nouveau son cœur et ses trésors, il est ainsi amené un jour à racheter un groupe d’esclaves qu’on allait embarquer dans une galère, à payer la dette d’une famille pour lui épargner la prison, si bien qu’avec le temps qui passe, il n’a plus rien, ni argent, ni or, ni monture.

Prenant conscience qu’il voyage depuis environ 33 ans, il devine que le roi d’Israël qu’il veut voir est revenu en son pays, c’est-à-dire en Israël. Il revient alors vers Jérusalem. Entrant dans la ville, il est étonné de l’agitation qu’il y trouve en ces jours-là. On lui explique : non seulement c’est la grande fête de Pâques, mais le gouverneur Pilate vient de condamner 3 hommes au supplice de la croix, 2 bandits et un certain Jésus de Nazareth. A ces mots, le 4ème roi mage tressaille au plus profond de lui-même. Il se rend en courant avec détermination vers la colline nommée Golgotha où sont plantées les croix. Serré au milieu de la foule, il rencontre enfin celui qu’il a cherché toute sa vie. « J’ai été récompensé de mon long voyage ». Il regarde Jésus et puis, il est étonné : « Mais je le reconnais, je l’ai déjà rencontré, mais où donc ? » Jésus le regarde aussi, ils se regardent tous les deux comme de vieux amis. Comment cela peut-il se faire ? Beaucoup de gens dans la foule autour de lui, disent un souvenir qu’ils ont de Jésus. Alors, il entend un homme de Jérusalem près de lui qui s’exprime : « je me souviens que cet homme a dit : ‘ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ! ‘».

(source : homélie du Père Jean VOLEAU lors de l’Epiphanie 2011)

Vous êtes tous conviés au partage de la galette des rois paroissiale :

dimanche 10 janvier à 12h à Nozay

dimanche 24 janvier à 12h à Derval

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