Il est vraiment ressuscité !

Ceux qui ont été les « témoins de la résurrection », ne l’ont été qu’à postériori puisqu’aucun d’eux, pas même Marie la Très Sainte, n’a vu se produire en direct le miracle. Aucune caméra n’a pu filmer la scène de la pierre qu’on roule et du corps hier couvert de plaies apparaissant au dehors, vivant et tout rayonnant de lumière.

Cependant, les Évangiles et le Nouveau Testament utilisent plusieurs mots pour parler de la résurrection du Christ.

L’un d’eux signifie « se mettre debout », « se relever », « sortir ». La racine grecque du mot est dynamique : elle indique un mouvement. C’est le même mot qui a inspiré l’invention moderne du mot « cinéma » ! La résurrection : ça bouge : silence, on tourne ! Du reste, Jésus ressuscité ne semble pas tenir en place tant il se donne à voir ici et là, jusqu’à donner l’impression qu’il apparaît en plusieurs endroits à la fois !

Et, comme si cela ne suffisait pas, le mot « résurrection » a une racine commune avec le mot « citer (ou citation) », au sens de « convoquer en justice pour donner son témoignage » (au tribunal, on dit d’un témoin qu’il est « cité à la barre »). Ainsi, la résurrection a-t-elle quelque chose à voir avec le témoignage : Jésus apparaissant vivant témoigne de la Vie qu’il a reçue de Dieu et qu’il promet à tous ceux qui croiront en lui !

Ainsi aussi, un chrétien n’est pas seulement quelqu’un qui croit en la résurrection mais qui témoigne de celle-ci : « Si ta bouche confesse que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors, tu seras sauvé » (Romains 10, 9). Il ne s’agit pas de faire du « cinéma » (de faire comme si on y croyait) ! Il s’agit au contraire de témoigner d’une expérience intime, d’une expérience vécue au fond du cœur. « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous… », se diront les pèlerins d’Emmaüs (Cf. Luc 24, 32). Une telle expérience ne peut pas se garder pour soi : elle réclame d’être partagée !

Un autre mot qu’on traduit par « ressusciter » signifie littéralement « se réveiller ». Jésus s’est réveillé d’entre les morts. Non que Jésus ne soit pas vraiment mort, mais il est apparu à nouveau « vivant », « en vie », « vif ». Ou encore « rempli de vigueur », comme ce que l’on dit d’un… « végétal » ! Ressusciter, en ce sens donc, nous parle de vie qui grandit et se développe. Jésus vit, et sa Vie croît dans le cœur de tous ceux qui… croient. « Silence : ça pousse ! ».

« Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera… » (Ephésiens 5, 14).

Père Rémy CROCHU

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