LES PÔLES DE SOLIDARITÉ

Toutes les paroisses du diocèse doivent se doter d’un Pôle de Solidarité. Cette initiative lancée il y a une dizaine d’années n’a pas pu être mise en œuvre partout. Elle a été réactivée par Mgr Jean-Paul James dans sa Lettre Pastorale de l’automne 2014. Mais, dans un courrier récent, il a tenu à nous rafraîchir la mémoire. Voici ce qu’il nous a écrit au début de l’année 2017 :

« Après l’année sainte de la miséricorde, nous poursuivons le chemin commencé depuis longtemps, le chemin des actes de miséricorde, de justice, de partage, d’amour fraternel, d’attention aux autres.

Il n’est en effet pas possible de se dire chrétiens sans être au service des plus vulnérables. L’amour des frères, c’est la foi en actes. C’est une foi qui agit. La charité est constitutive de notre foi. L’Ecriture Sainte ne cesse de le répéter, faisant écho aux paroles du Christ : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40). Et les apôtres prolongent, dans leurs lettres, les paroles du Seigneur. Par exemple, Saint Paul aux Galates : « Ce qui importe, c’est la foi agissant par la charité » (Ga 5, 6), ou encore Saint Jacques : « A quoi bon dire qu’on a la foi, si l’on n’a pas les œuvres ? » (Jc 2, 14). Le service de la fraternité est l’expression de notre foi. Tous les papes contemporains le soulignent, par exemple le pape François : « Comme l’Église est missionnaire par nature, ainsi surgit inévitablement d’une telle nature, la charité effective pour le prochain, la compassion qui comprend, assiste et promeut. »

 A cause de tout cela et prenant acte de l’augmentation des situations de précarité dans notre région et ailleurs, j’ai placé dans la lettre pastorale de 2014, la solidarité comme première des orientations diocésaines. J’y encourage les Pôles de solidarité paroissiaux ou au niveau d’une zone pastorale.

Dans cette lettre pastorale, je relève quatre défis :

  1. Quelle place et parole laissons-nous aux plus fragiles d’entre nous, dans nos paroisses, dans les conseils ou équipes paroissiales ?
  2. Quelle dimension missionnaire donnons-nous à la solidarité ?
  3. Cherche-t-on à réfléchir sur les causes de la pauvreté et des misères de toutes sortes ?
  4. Dans nos communautés, nous avons aussi à relever le défi de l’urgence.

 J’ajoute deux autres points :

  • Une des caractéristiques de la charité, de l’amour fraternel, c’est la réciprocité. Si nous donnons de notre temps, si nous posons des gestes concrets d’engagement, de service, d’entraide, nous recevons beaucoup de la part des plus fragiles de nos frères. Comment nommons-nous cela ?
  • L’unique commandement du Christ qu’il laisse à ses disciples : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12), est notre référence permanente. Il paraît parfois si difficile, exigeant, épuisant. Mais il « ne devient possible que parce qu’il n’est pas seulement une exigence : l’amour peut être commandé parce qu’il est d’abord donné ». Accueillons cet Amour qui vient de Dieu.

 A tous les membres des Pôles de solidarité, j’exprime ma profonde gratitude pour la mission, qu’ils remplissent. »

Dès la rentrée prochaine, nous pourrons reprendre cette lettre pour lui donner une réalisation concrète :

Nos Equipes d’animations paroissiales et l’Equipe pastorale ont entendu ce rappel qui nous engage maintenant à trouver une réponse concrète dès que possible. Le Comité Vigilance Solidarité du Diocèse pourra nous aider à cette mise en place. Dès maintenant, il nous donne quelques repères :

  • ce Pôle solidarité peut être paroissial ou inter-paroissial
  • il regroupe quelques personnes plus attentives et déjà engagées auprès des « frères en précarité »
  • il a un lien étroit avec les Equipes d’Animation Paroissiales.

Ses objectifs peuvent être divers :

  • lieu d’échange et de concertation
  • lieu de « veille locale » pour être attentifs et proches des « blessés de la vie » et faire route avec eux
  • lieu de réponse aux situations d’urgence
  • lieu de formation chrétienne et de ressourcement pour toutes les personnes engagées dans ce domaine
  • lieu d’éveil et de sensibilisation de toutes les générations à la solidarité
  • lieu de concertation entre les différents mouvements de solidarité qui peuvent être déjà présents sur le terrain
  • lieu pour donner la parole aux plus fragiles non comme des assistés mais en réciprocité.

Père Gilles PRIOU

 

 

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