Non à l’indifférence, Oui à l’Amour du Seigneur et des frères !

C’est un triple appel qui nous est adressé : appel à sortir, appel à la liberté, appel à aimer davantage.

Appel à sortir. Le carême commence par un geste, la procession d’imposition des cendres : nous quittons alors notre place, nous sortons de notre banc ; et nous regardons vers le Christ, les yeux fixés vers Lui, vers sa croix. L’enjeu d’un carême, c’est le Christ, la vie du Christ, sa Parole à accueillir. Dans la procession, en nous approchant concrètement du chœur, nous disons au Seigneur, notre désir d’une plus grande amitié avec Lui : nous sortons à sa rencontre. Le premier geste du carême, ce n’est donc pas un examen de conscience ( qu’est-ce que je vais bien pouvoir trouver pour mon carême ?), mais un examen de confiance, confiance dans le Seigneur : Seigneur, je sors de mon banc, pour m’approcher de toi, pour me laisser réconcilier, me laisser saisir par toi ! Et nous nous mettons en marche, ensemble, pas tout seuls ; c’est une procession : notre marche est commune ; celui qui marche à mes côtés, c’est un frère, une sœur, pécheur comme moi, en marche comme moi, vers le Seigneur. Dit autrement, par un geste, nous est rappelé ce qu’est le carême : non pas moi, mon effort de carême, ma petite résolution, mais le Seigneur et les autres….: Non à l’indifférence qui ne fait regarder que moi, mais oui à l’Amour, Amour du Seigneur et des frères. Alors, marqués par les cendres, nous entendons le Christ nous dire : convertissez-vous et croyez à l’Evangile ! Convertissez-vous, c’est à dire croyez à l’Evangile. Faites confiance à l’Evangile. L’Evangile de la liberté, L’Evangile qui nous rend libres. Deuxième appel.

Parmi les dons que le Seigneur nous fait, il en est un sur lequel j’attire votre attention : c’est le don de la liberté chrétienne, don reçu au baptême, mais toujours à recevoir. L’Evangile du Christ, c’est l’Evangile de la liberté. La foi chrétienne nous rend libres. (…) Mais quelle est-elle, cette liberté chrétienne ? Souvent nous limitons la liberté à l’expérience du petit enfant qui découvre qu’il peut dire non à ses parents. Cela, c’est la capacité de choisir. Mais il faut aller plus loin : le petit enfant va avoir à découvrir que dire Oui à ses parents qui l’aiment, qui veulent son bien, c’est cela être vraiment libre, libre pour aimer. La vraie liberté, c’est un oui à l’amour, c’est prendre des distances par rapport à tout ce qui nous replie sur nous et pouvoir ainsi nous donner aux autres dans l’amour. Cette liberté, le Christ nous la donne, il nous rend libres pour aimer et nous donner. (…) Réfléchissons au début du carême : quelles sont les chaînes qui nous empêchent d’être libres et nous font rater notre rencontre avec les autres, avec Dieu et finalement avec nous-mêmes ? Cela peut être une soif de réussite à tout prix, peu importe les moyens pour y arriver ! Cela peut être une inattention aux autres : nous voyons tant de gens courir, prendre le bus avec le baladeur sur les oreilles. Nous avons nos baladeurs psychologiques ou spirituels ! Ce peut-être un besoin d’avoir, de consommer toujours plus, d’avoir le nouveau produit, le nouveau vêtement qui, soit-disant, comblera notre désir. Ou une addiction à l’alcool, à la drogue, à l’internet.

Pendant ce Carême, nous demandons au Seigneur de nous libérer des chaînes qui freinent notre marche vers Lui et vers nos frères.

C’est le troisième appel, l’appel à aimer. Comment ? L’Evangile le répète :

En favorisant le cœur à cœur avec le Seigneur, en écoutant sa Parole, en y étant attentif : pas nécessairement faire plus mais faire mieux.

Peut-on réfléchir à une nouvelle façon de s’alimenter, de consommer, de vivre, tout ce à quoi nous invite le jeûne. Je n’oublie pas l’invitation d’un groupe du diocèse, à une vie simple, à simplifier notre vie !

Peut-on faire davantage attention aux autres plus lointains, mais aussi aux proches : y-a-t-il une visite remise depuis longtemps à un proche ou une invitation différée ?

Ce sont les moyens traditionnels de conversion proposés par l’Eglise : la prière, le jeûne et l’aumône. Dans ce carême, Seigneur, libère-nous de ce qui nous empêche de marcher plus résolument vers toi et vers ceux qui nous entourent. Amen

Mgr Jean-Paul James, (Mercredi des Cendres  2015)

 

 

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