Discussion d’Avent

Deux amis se rencontrent :

– Je croyais que pour toi, Noël est la fête de la joie, et même d’une des plus grandes joies qui se puisse concevoir : celle de la naissance de ton Sauveur ?Oui, et alors ? Eh bien alors, c’est étrange de t’entendre grogner en pareille circonstance en te plaignant du monde qui pour toi oublie le sens religieux de cette fête.

– Oui, mais c’est que le monde se contrefiche de mon Sauveur. Ça me met en rogne.

– Je ne voudrais pas insister trop lourdement, mais il me semble bien avoir lu dans le journal que ton pape François a publié un texte intitulé « Réjouissez-vous et exultez ». Si toi, pour fêter Noël, tu passes en mode « Râlez et rouspétez », ça ne donne pas très envie d’être chrétien, vois-tu ?

 – Je râlerais moins si tout le monde pensait comme moi.

– Ouvre les yeux, bon sang ! Nos rues s’illuminent et la ville prend un air de fête. On se rassemblera pour passer des moments heureux en famille. Des travailleurs fatigués par le labeur bénéficieront de vacances. Avec attention et sollicitude, on cuisinera de bons plats et on cherchera des cadeaux appropriés pour faire plaisir à ceux qu’on aime. On donnera un peu plus que d’habitude aux associations caritatives. Des enfants poseront des regards émerveillés sur les vitrines, les sapins décorés, et parfois la crèche. On ira dire un petit mot gentil à ses voisins. Ce n’est pas rien quand même !

– Oui, mais le petit Jésus dans tout ça ? Te rends-tu compte que toutes ces choses dont tu me parles n’existeraient pas sans lui ? C’est même extraordinaire si on considère le caractère minuscule de l’événement qui a, il y a bien longtemps, déclenché tout cela : un simple nourrisson dans une mangeoire, et 2000 ans plus tard, le monde en est considérablement amélioré, c’est toi qui le dis.

– Oui, c’est vrai, c’est étonnant, et beau. Tu as raison de me le rappeler. Je vais essayer de m’en souvenir. Et de ton côté, tu vas faire un effort pour moins grogner ?

 – D’accord. Et puis, il y a au moins une chose sur laquelle nous allons nous retrouver, n’est-ce pas ?

– Je crois que je vois ce que tu veux dire. Allez, on se le dit d’une seule voix, entre hommes de bonne volonté…

Les deux amis, à l‘unisson : « Joyeux Noël ! »

(Denis Moreau, philosophe : extrait d’Église en Loire Atlantique n° 99)

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